LA MUNCHLINE du 16.01.22
Liberté, liberté chérie…
Peut-être jamais comme depuis la campagne de vaccination on aura parlé de « liberté » et ce premier volet de notre triptyque républicain n’a été tellement malmené et assaisonné à toutes les sauces, chacun l’utilisant pour justifier ses actions et/ou ses inactions avec des raisonnements souvent très approximatifs.
Très peu on fait l’effort de juxtaposer la notion de liberté avec celle de fraternité ou celle d’égalité.
Et presqu’aucun n’a donné sa place à la notion de responsabilité pourtant essentielle dans ce dossier sanitaire, la liberté de se faire vacciner se heurtant à la responsabilité que nous avons envers nos proches mais aussi envers nos voisins, et tous ceux que nous côtoyons.
Ces jours-ci, l’émission d’Élise LUCET nous a rappelé fort justement que le corps médical qui pourtant œuvrait pour la vaccination et dans une certaine mesure contre cette liberté d’accepter ou non la vaccination, était un des plus farouches défenseurs de la liberté !
En l’occurrence il s’agit pour les médecins de la liberté de s’installer où ils voulaient. Et tant pis pour la vocation, tant pis pour les déserts médicaux et tant pis pour les malades.
Non seulement ils veulent pouvoir s’installer là où ils veulent, mais ils exigent également du Gouvernement qu’il leurs finance l’installation des cabinets médicaux et l’embauche des assistants et secrétaires !
Comme l’a dit clairement et avec un sourire dans la voix et sur le visage le président d’une association de médecin, les médecins libéraux veulent que l’État mette la main à la poche !
Cela pose une question : - combien de professions sont-elles aidées par l’État dans leur installation et dans le financement de leurs personnels ? Il n’y a que le corps médical qui bénéficie de cet avantage financier considérable et si cela est possible, c’est parce qu’en France comme dans d’autres pays, le corps médical est un lobby très puissant. Si les choses ont un peu évoluées, il y a quelques années, les médecins étaient la profession la plus représentée chez les élus !
Par ailleurs il faut noter que l’actuel Président de la République est issu d’une famille de médecins. Père, mère, belle-mère, frères et sœurs sont tous des médecins. Un vrai lobby familial, ce qui fait qu’il ne faut pas trop compter sur lui pour faire évoluer les choses !
Si les études médicales ne sont pas gratuites, mais c’est le cas pour tout l’enseignement supérieur, cela n’a rien à voir avec ce qui se passe dans d’autres pays comme les USA par exemple d’autant que les internes sont payés à hauteur de 1000€/mois en première année et 2000€ en cinquième année. Mais le reste à charge est très important : frais d’inscription, cotisations santé, livres et documentation, logement et nourriture sans compter les prépas privées qui sont d’un coût prohibitif mais dont l’utilité est prouvée, comme si la Faculté ne pouvait pas dispenser des cours complémentaires ! Il y a beaucoup à faire et cela vaut pour tout l’enseignement supérieur-il n’y a qu’à voir le coût des études dans les grandes écoles-surtout si nos élus veulent continuer à parler de « la Grande Nation » sans être ridicules !
Il est impératif de mettre fin à la liberté d’installation des médecins du moins pour les cinq premières années d’exercice, en obligeant les jeunes diplômés à exercer dans des communes qui leurs seront proposées par les ARS afin de mieux répartir la couverture médicale et amener celle-ci au plus près de nos concitoyens et non l’inverse. Il en est de même pour le choix des spécialités qui doit correspondre aux besoins et non au libre choix et pour cela il faut amener effectivement la médecine générale au rang de spécialité.
Le problème de la santé en France sera un long et dur combat mais on ne peut en faire l’impasse, du moins si on a l’intérêt collectif comme but.
Rappelons que dans tous le corps médical et assimilé, les médecins sont les seuls à bénéficier de ce privilège assez exorbitant !
J.M