… je m’occuperai tout seul de mes ennemis"
En ces temps difficiles pour le Gouvernement (Notons, d’ailleurs, que c’est pour les habitants de notre pays … et surtout les plus modestes, que les temps sont difficiles), tous les Cafés du Commerce se livrent avec passion au jeu du Yaka et du Fautquon … et, sans quitter ma table de travail, je n’échappe pas à l’alimentation débridée de ce déluge de conseils, parfaitement avisés.
Conscient de son aura, tout à la fois d’ancien dirigeant de grande entreprise industrielle, d’ancien patron d’un service public ferroviaire, reconnu comme quelqu’un n’ayant jamais cédé aux sirènes de l’argent trop facile, n’ayant pas oublié que dans un CV de haut standing, un investissement dans l’humanitaire parachève le portrait de « l’honnête homme du XXIème siècle », Louis GALLOIS attendait patiemment que sa sympathie connue pour la gauche, conduise François HOLLANDE à l’appeler à Matignon pour remettre le Gouvernement sur les rails.
Un grand penseur de la période chiraco-sarkozyenne, spécialiste des voyages en Chine où il a certainement appris à retenir sa pensée et sa langue avec la prudence de ces individus issus du croisement d’un mandarin avec un ancien garde rouge, l’inénarrable Jean-Pierre RAFFARIN, lui-même en personne, en a sorti deux belles ce week-end.
Dans la première de ces raffarinades le baudet du Poitou a exprimé son souci devant la rapidité de l’effondrement des socialistes. Comprenons bien, la façon dont marche ou ne marche pas notre pays l’indiffère. Ce qui le préoccupe c’est que « Ça va trop vite, trop fort … ». Dans un reste de lucidité, se rendrait-il compte que si ça va mal c’est beaucoup plus par l’effet de la politique conduite depuis 2002, période où il sévit à Matignon, que par l’effet des quelques modestes mesures, toutes dans la ligne antérieure, décidées par François HOLLANDE ? Je suis rassuré quant au fonctionnement de ses neurones, il a compris que ça n’est pas en dix mois que l’on se refait une virginité … il a donc besoin que, le temps passant, on ait oublié le mal fait par la droite.
Mais c’est la deuxième raffarinade qui m’a fourni le titre de ce billet. Notre spécialiste du marketing des « cafés Jacques Vabre » sait bien que pour tuer un concurrent, il suffit de le faire mousser un peu. En conseillant publiquement à François HOLLANDE de choisir Louis GALLOIS comme Premier Ministre en remplacement de Jean-Marc AIRAULT il l’a définitivement rayé de la liste des fusibles utilisables par l’hôte de l’Elysée. Le pauvre Louis GALLOIS n’a plus aucune chance … car on n’imagine par François HOLLANDE semblant tenir compte d’un conseil d’un habitant du Poitou dont Ségolène est la Présidente. Ainsi que le disait notre comique poitevin : « L’avenir n’est qu’une succession de quotidiens » … mais, grâce à lui, Louis GALLOIS a surtout son avenir dans le dos et même dans le bas du dos.
Jean-Paul Bourgès 15 avril 2013