Il faut en finir avec l'évocation du "Parti Socialiste", du "Parti Communiste", du "Parti EELV", du "Parti France Insoumise", car ces mots ne retiennent que très peu de réalité.
Ce ne sont aucunement des partis. Un parti doit avoir des principes (par exemple, les principes du Socialisme et ceux du Communisme sont identiques : l'abolition du salariat et du patronat), un programme défini et redéfini par des Congrès, des structures de bases rendues vivantes par des débats politiques de militants qui, en fonction des positions politiques des uns et des autres, désignent des responsables, envoient des délégués aux congrès, décident de candidatures, etc.
Tout le monde voit bien que ce genre de chose a presque complètement disparu. Un preuve sommaire en est le fait suivant : il n'y a plus d'exclusions !
Eh oui ! Quand il y a des principes et que des militants défendent des positions contraires aux principes, ils doivent être exclus. À quand remonte la dernière exclusion du PCF ?
Pour le PS, oui, Filoche a été exclu. Pour antisémitisme ! Comme Corbyn du Labour ! Mensonge grotesque, bien sûr. Ces deux-là ont été exclus non parce qu'ils prenaient des positions opposées aux principes, mais juste pour la raison opposée : ils ont pris des positions dans la ligne des principes socialistes !
Personne n'a été exclu de la FI (où il n'y a ni congrès, ni cartes, ni élections). Les cadres et militants capables d'une pensée indépendante sont partis, c'est différent.
Il faut bien reconnaître que ce qui, dans le paysage actuel ressemble le plus à un parti, c'est EELV. Il y a des adhérents, il y a des débats, il y a des congrès, il y a des élections. Le souci, c'est qu'il n'y a pas de principes de base.
Ou que le principe de base : "la défense de l'environnement" est politiquement inconsistant, ce qui permet à l'écologie politique, en Europe, de gouverner aussi bien avec des mouvements d'orientation sociale, qu'avec d'autres, ultra libéraux, voire fascisants. C'est ce qui fait qu'en France on peut avoir dans le même parti des gens qui défendent les producteurs salariés, comme Rousseau, et d'autres indéfectiblement favorables au "marché" et au capital, comme Jadot.
Donc, pour résumer, il n'y a pas de partis de gauche. Il y a quand même une gauche, on l'a vu dans les élections municipales. Elle a remporté à ces élections des victoires remarquables. Dans presque tous les cas, les unions de gens du PS, du PC, des Verts et de la FI ont été condamnées par les "directions des partis" (sic).
J'écris ceci car il faut déblayer le terrain, dans le but de penser l'avenir, après la catastrophe politique électorale que nous allons subir. Je ne prétend pas épuiser le sujet ! De très loin !