En avril 2010, Wikileaks publie une vidéo qui montrait des soldats américains ouvrant le feu sur des civils irakiens depuis un hélicoptère en 2007. Puis en juillet 2010, Wikileaks publie les « Afghan War Diary » (littéralement, « Journal de la guerre afghane »). Nous saurons par la suite que la source de ces fuites était la lanceuse d'alerte Chelsea Manning qui fut arrêtée dès le mois de mai 2010, accusée d'avoir téléchargé illégalement du matériel militaire confidentiel sur un ordinateur personnel non sécurisé entre le 19 novembre 2009 et le 27 mai 2010. Relire ce portrait de Mediapart de 2011 : WikiLeaks: il faut sauver le soldat Manning.
L'Huma rappelle que dans l’attente de son procès militaire qui s’est ouvert en mars 2013, Manning a passé trois années de détention préventive dans des conditions « cruelles, inhumaines et dégradantes » comme l'avait affirmé le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture.
En juin 2013, lors de son procès devant la cour martiale du Maryland, Manning dit : « J'assume l'entière responsabilité de mes actions » car « j'avais le sentiment d'accomplir quelque chose qui me permettrait d'être en paix avec ma conscience. »
Dans un communiqué récent, l'ONG Amnesty International dit qu'elle a « fait campagne en faveur de la libération de Chelsea Manning depuis 2013, lorsqu’elle avait été condamnée à 35 ans d’emprisonnement ». Et l'ONG rappelle aussi que sa peine de prison était « beaucoup plus lourde que celle d’autres militaires déclarés coupables d’homicide, de viol et de crimes de guerre ».
C'est d'ailleurs au lendemain de sa condamnation que Chelsea informe le public de son changement de sexe : « elle expliquera ne pas l’avoir évoqué plus tôt pour ne pas perturber le cours de son procès ». Et Numerama rappelle qu'elle a été « cruellement réprimée par le pénitencier militaire qui a complexifié, jusqu’à lui empêcher de se laisser les cheveux pousser, la transition de Bradley vers Chelsea ».
C'est Barack Obama qui avait décidé en janvier dernier de commuer sa peine. Mais si Chelsea Manning est libre, « sa condamnation n’est cependant pas effacée. Une procédure en appel a été engagée afin de « laver son nom », selon son avocate, Nancy Hollander. Une procédure qui pourrait aller jusqu’à la Cour suprême. Un appel aux dons a déjà recueilli 20 000 dollars sur le site de la Courage Foundation : un nouveau combat donc commence pour Chelsea et ses soutiens !