Il affichait un beau ruban
Dans les soirées, les défilés,
Menton levé comm’ Artaban
Pour se montrer à la télé.
Afficher sa légion d’honneur
Lui triturait les pectoraux
Et l’envoyait dans les hauteurs
Où il pouvait montrer ses crocs.
Mais un journal a dévoilé
D’où provenait son fric douteux,
Alors l’honneur s’est envolé
Vers un av’nir calamiteux.
Ruban rouge à la boutonnière,
Il crânait dans tous les salons
Quand les regards dans des œillères
Le prenait pour un étalon.
Quand on avait besoin de blé
Pour la campagne électorale,
C’était autour d’une tablée
Qu’il regonflait notre moral.
Mais le journal remplit sa une
De comptes planqués aux paradis,
Jetant l’horreur de sa fortune
Pour annoncer un incendie.
On donne aussi le ruban rouge
Pour habiller des assassins,
A des tyrans, des patrons d’bouges,
Sans gêne usant de leurs blancs-seings.
Et quel que soient le Président
Et ses ministr’s, on voit toujours
Des décorés, c’est évident,
Mis à l’honneur sans contrejours.
On peut rêver une autre gloire,
D’un jour d’honneur pour les vrais gens,
L’enterrement de ce foutoir,
Dépêchons-nous, c’est très urgent.
21 octobre 2015