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Billet de blog 24 octobre 2019

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Les Basques, pionniers dans la recherche de talents dans le monde

Le Pays Basque, avec le taux de productivité le plus haut en Europe, à Paris pour attirer professionnels, investisseurs et chefs d’entreprise, des secteurs tels que université, banque, transports et communications, avec réductions fiscales et l’aide à la création de start-up qui favorisent la recherche et l’innovation, comme Bind 4.0. Bizkaia Talent est à Paris le 26 Octobre pour les rencontrer.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La demande mondiale de main-d’œuvre qualifiée n’a jamais été aussi forte. Le développement des nouvelles technologies et l’accroissement de la flexibilité et de la mobilité des travailleurs favorise la concurrence et le recrutement et la fidélisation des employés en deviennent d’autant plus compliqués pour les entreprises publiques et privées.

Une étude menée en 2018 par Deloitte auprès de grandes entreprises a mis ces difficultés en évidence, 81 % des personnes interrogées citant les pressions à l’embauche et la pénurie des compétences comme des freins à la croissance et au développement. Pour un pourcentage plus élevé encore, la concurrence et le coût du capital humain ne vont cesser d’augmenter à l’avenir.

Le rapport indique que, dans de nombreux pays européens, les secteurs public et privé doivent en faire plus pour que les possibilités d’emploi apparaissent plus intéressantes à la fois aux yeux des résidents et des étrangers.

Dans certains pays, comme l’Espagne, la Grèce ou le Portugal, il faudra mener ces actions rapidement compte tenu du vieillissement de la population, de leurs difficultés économiques et de la disparition de leur main-d’œuvre qualifiée depuis la crise de 2008.

Le gouvernement du Pays basque, région autonome du nord de l’Espagne, s’est attaqué à cette question depuis un certain temps déjà.

D’après les statistiques nationales, plus de 5% de professionnels qualifiés ont quitté la région entre 2008 et 2014. Ce départ nous a fait du tort, à nous-mêmes et à nos entreprises, et a conduit le gouvernement de Biscaye à élaborer des mesures pour enrayer le déclin de la province. Mené désormais depuis plus de 10 ans, ce programme comprend l’augmentation de l’investissement dans l’éducation, l’amélioration des liens entre écoles et entreprises, l’instauration de conditions favorables à la création d’entreprises et de start-up et le soutien à toute une série d’initiatives lancées par les entreprises pour attirer les talent, telles que le réseau de talents Be Basque.

Dirigé par Bizkaia Talent, partenaire public-privé du gouvernement basque, ce réseau possède aujourd’hui une envergure mondiale. Sa raison d’être est simple : il s’agit de créer un environnement susceptible de plaire aux travailleurs qualifiés, afin que les pôles industriels de la région, comme Bilbao, puissent demeurer concurrentiels et se développer sur la scène internationale. Avec plus de 11 000 membres dans toute l’Europe, c’est le réseau le plus vaste de ce type à l’heure actuelle. Il mise sur le « micro ciblage » en matière de recrutement et organise des rencontres individuelles et des événements de recrutement dans les grandes villes du monde. Il met au point des outils uniques au monde de recherche d’emploi pour les entreprises et les professionnels intéressés et propose des services d’aide à l’intégration pour faciliter les embauches.

Cette nouvelle approche du recrutement, conjuguée à d’autres initiatives demandées par les administrations basques, porte ses fruits. La région a ainsi franchi un cap et a désormais comblé les départs de main-d’œuvre subis entre 2008 et 2014.

Nous sommes fiers de cette avancée. Nous savons toutefois qu’il reste encore beaucoup à faire pour la pérenniser. Raison pour laquelle nous considérons le réseau comme un projet de long terme et y investissons en conséquence.

Les conférences proposées par Bizkaia Talent dans le monde occupent une place majeure dans le travail mené. La réunion organisée cette semaine à Paris représente à cet égard une étape essentielle puisqu’elle réunira des centaines d'Espagnols et un nombre plus important encore de professionnels d’autres nationalités.

Les compétences et l’expérience de ces professionnels, en particulier dans des secteurs clés tels que les universités, les banques, les transports ou les communications, répondent à nos besoins. Des centaines de professionnels, d’investisseurs et de chefs d’entreprise de tous pays devraient participer à cette rencontre et découvrir ainsi le réseau et le programme de développement que nous proposons au Pays basque, composé notamment de réductions fiscales pouvant aller jusqu’à 35 % sur tous les revenus gagnés au cours des cinq premières années, de systèmes d’aide à la création de start-up qui favorisent la recherche et l’innovation, comme Bind 4.0, et de mesures d’embauche et d’expansion dans les principaux secteurs.

Notre programme ne se limite toutefois pas à des allègements fiscaux ou des mesures de financement. Le Pays basque affiche en effet l’un des taux de satisfaction de vivre les plus élevés d’Europe, comme en témoignent les derniers chiffres de l’indicateur de bien-être de l’OCDE, et enregistre le troisième revenu par habitant et le taux de productivité les plus élevés de l’UE. Nous sommes donc une région aux multiples atouts.

Précisons que nous venons à Paris en amis, désireux de partager notre modèle de réussite. Ainsi que nous le répétons à chaque événement et lors de nos discussions avec les responsables politiques étrangers, la course aux talents est en pleine évolution et tous les pays, quelle que soit leur taille, devront revoir leur approche en la matière et se montrer plus proactifs à l’avenir.

Malgré son poids économique actuel, la France ne peut se reposer sur ses lauriers. Elle doit assurer l’avenir de son industrie et définir des politiques qui tiennent compte des avantages de l’immigration, tout en veillant à la reconversion et à l’amélioration des compétences de sa main-d’œuvre.

Elle ne peut pas se contenter d’attendre que les talents étrangers la rejoignent. La course au capital human est ouverte. Les employeurs, les régions et les pays devront donc en faire plus pour permettre l’épanouissement et l’intégration des talents et leur donner une raison de rester.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.