J'aimerais dire un petit mot sur la tragédie qui s'est produite à Marseille.
Tout d'abord c'est l'enfant la victime. Lui, c'est pas comme Lola, on ne le nomme pas. C'est normal il est autiste, c'est moins grave.
Lui on le considère peu, voire pas du tout. Pourtant il est la victime d'un meurtre perpétré par sa propre mère.
La maman a avoué avoir tué son petit gars de 11 ans. elle n'en pouvait plus de gérer seule son enfant autiste.
Vous comprenez faut compatir du coup, le gosse était autiste hein. Quand même.
D'ailleurs si on lit les commentaires c'est presque mieux ainsi. On n'a pas idée de garder un gosse handicapé.
Le gosse est intégralement victime. Victime d'une société inadaptée, victime d'une mère dépassée et seule.
La maman est coupable de meurtre. Mais elle est victime d'une société qui l'a laissé seule.
La société est coupable. De tout. De ne pas s'être adaptée aux besoins de l'enfant. De ne pas avoir aidé la maman.
La seule qui va juger c'est cette société inique et injuste. La seule qui va s'en sortir est cette société coupable.
Et il y aura des gens pour s'en foutre, pour juger le gosse comme responsable, pour excuser la mère (on peut comprendre les causes, pas excuser l'acte) et d'autres qui passeront à autre chose.
Car c'était qu'un autiste.
Car on vit dans une société validiste bourrée de préjugés oppressants.
Parce que la violence existait depuis la naissance de ce môme.
La Neurodiversité-France va s'exprimer dans le courant de la semaine sur ce sujet.
A titre personnel, je suis autiste, je suis papa de trois enfants spéciaux. Il ne me viendrait jamais à l'esprit de craquer et de leur porter atteinte. Mais je connais les causes. J'en vis certaines. Je suis à découvert dès le cinq du mois pour garantir les soins à mes enfants, l'école étant en échec avec mon fils aîné c'est Instruction en Famille avec le CNED, c'est le regard d'autrui, une société inadaptée qui juge, des avenirs incertains et obscurs, et une peur qui ne nous quitte jamais. Du désarroi, parfois, aussi.
Il y aura un procès qui jugera la maman. Qui jugera le système ? Cette société maltraitante et violente ? Personne malheureusement, les causes demeureront, la souffrance restera, et nous parlerons encore dans ce grand Vide.
J'ai mal et j'ai honte. Toutes mes pensées à toutes les personnes autistes qui sont meurtries dans leur être.