Suite à : "Vers une alliance de fronts de libération nationale pour se dégager du carcan de l'UE?" -(1 )
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Petit panorama certes intéressant par Olivier Biffaud, qui a été journaliste politique à Libération et au Monde avant de rejoindre France Télévisions:
De l'extrême gauche à l'extrême droite, le paysage politique part en lambeaux (lire l'article ...)
Ce journaliste est passé de Libé à Fr Info. Fr Info dont j'ai "testé " la fibre journalistique " informationnelle" en écoutant - par exemple sur l'Ukraine, ou sur la Syrie - les messages convenus délivrés par de plus hautes instances aux heureux auditeurs des medias mainstream, messages faisant passer les pays agressés pour des pays pourvus de féroces dictateurs (rien de nouveau sous le soleil couleur coca cola) ... Correctif le 2/9/2015: ce journaliste me signale une erreur de ma part : il s'agit de FRANCE TELEVISIONS et non de France Infos:
""J'ai été longtemps journaliste politique à Libération et au Monde avant de rejoindre France Télévisions..."
Ce journaliste dénonce certes le foutoir actuel (mais qui l'ignorait!) .
Partant du principe - longuement vérifié - que les medias officiels "déboulonnent " ceux qui gênent avant d'installer le poulain qui leur a été indiqué ... je resterai mesurée dans l'appréciation de cet article. Qui en fait n'apporte rien de plus que ce que nous savions déjà...
Ceci dit, il est intéressant de noter qu'il égratigne - très discrètement mais cette manière d'entrechat n'en est que plus intéressante - les "fronts de libération nationale"... Car ils apparaissent ! (sans que Fr TV Info - entre autres - en parle bien sûr!!)
La démarche a été initiée par le Comité Valmy (je vous recommande d'aller faire un tour sur leur blog ne serait-ce que pour humer l'air des problèmes et y trouver des analyses peu nombreuses, mais fondamentales qui les ont conduit à lancer un appel ... : Vers une alliance de fronts de libération nationale pour se dégager du carcan de l'UE?
Puis - après - il y a eu Chevènement. En actes ce 29 aout ( Ce samedi 29 août, les Universités d’été de « Debout la France » bousculent le traditionnel clivage politique gauche-droite. ) , et dont l'analyse n'est pas différente de celle d'une foule de citoyens, mais , pour ceux connus, de J Sapir : "Il faut rassembler les républicains des deux rives" .
D'ailleurs JP Chevenement le disait déjà en juin :"Je veux un dialogue de Melenchon à Dupont-Aignan"
Ceci dit, que sera 2017 nous ne le savons pas . Gageons que si ce clivage G/D submerge la réflexion sur les enjeux , et que reste occultée l'urgence de SORTIR DE L'€ et de la destruction économique déjà largement entamée , et SORTIR DE L'OTAN et des guerres auxquelles les USA contraignent leurs alliés , 2017 sera un moment décisif, et même définitif.
Demain, Olivier Biffaud, ou l'un de ses amis de la presse officielle nous confiera - alleluia ! - le nom de l'homme providentiel pour 2017... Il sait que ce ne sera pas Sarkozy (usé jusqu'à la corde) , que ce ne sera pas Fillon (son objectivité - non atlantiste - par rapport à l'Ukraine, la Syrie, la Russie , fait tache. Hollande a déjà rendu bien des services ) . Marine Le Pen? Non, elle n'est utilisée que pour animer les débats et en dernier recours, quand tout va à veau l'eau, aider à provoquer un mouvement de rassemblement en face de l'autre , qu'il soit du PS ou de l'UMP
Alors, Juppé, ou Valls, en 2017 ?
Sans doute. Car pour l'heure, les nouvelles des Fronts sont décevantes, mais peu surprenantes...
De JLuc Mélenchon (1/9/15 à Jean Pierre Chevènement ) dont on voit que l'urgence n'est pas la même que celle ressentie de plus en plus douloureusement par le vulgum pecus :
Extrait-
"Paris, le premier septembre 2015
"Cher Jean Pierre,
Je ne participerai pas à ton colloque du 26 septembre. Je t’avais bien informé en amont de mon refus complet d’être associé de quelque façon que ce soit à l’idée lourdement erronée à mes yeux de « l’alliance des républicains des deux rives ». Mon appréciation sur ce point est aussi ancrée que la tienne. C’est pourtant le sens que tu as donné à ton initiative dans l’entretien que tu as donné au JDD. Dès lors, je sais trop bien comment, quoique je dise ou explique sur place, la petite musique délétère des chiens de garde du système m’assignerait à cette ligne politique, que je désapprouve pourtant depuis toujours, comme je te l’ai expliqué de vive voix. Cette confusion achèverait le bouclage mental qui s’opère déjà autour de la thèse selon laquelle tous les défenseurs de la souveraineté populaire seraient voués à se retrouver unis alors même que leurs convictions écologiques et sociales s’opposent en tous points. L’intervention consternante de Jacques Sapir appelant à une alliance avec le Front national a offert aux griots du système l’argument qu’ils n’étaient pas parvenus à imposer en défense du « oui » lors du référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Ta proposition de dialogue avec Nicolas Dupont-Aignan va dans le sens de cette confusion inacceptable....
Celle, en réponse, de Jacques Sapir
Extrait -"... Mais, même chez des dirigeants politiques qui, semblait-il, avaient compris le sens de la nouvelle situation, on n’est pas à l’abri de formulations inconséquentes. Ainsi, chercher à revenir en arrière, comme l’a fait Eric Coquerel lors de la discussion que nous avons eu le jeudi 28 août sur « Arrêts sur Image », commencer à nier qu’une rupture se soit produite pour finir par l’admettre du bout des lèvres, c’est aussi une grave inconséquence politique. Que le Parti de Gauche veuille se coordonner avec d’autres formations européennes de la gauche radicale sur ce qu’il appelle le « plan B » se comprend parfaitement. Qu’il limite cette coordination à cette seule aire politique, qu’il ne pose pas la question d’une coordination allant au-delà de son aire politique traditionnelle, revient à refuser de traduire dans les actes les conséquences du changement de période. Or, la nouvelle période rend l’entre soi suicidaire.
La question des rapports avec des forces n’appartenant pas au même arc politique que le sien est donc posée. Car, on pressent bien qu’aucune force à gauche ne pourra atteindre par seule croissance interne ou par des alliances avec des proches la masse critique nécessaire pour se hisser au niveau des responsabilités de la période. Cette question n’est pas posée sans principes, et le premier doit être la vérification d’une compatibilité minimale des objectifs ce qui aboutira à exclure certaines forces, aujourd’hui le Front National. Mais, cette question ne doit pas être posée sans implications pratiques et concrètes. De ce point de vue, l’attitude du Parti de Gauche qui reconnaît par une main ce changement de situation, mais qui cherche à en limiter les conséquences de l’autre, pose un véritable problème. Et ce, d’autant plus, que les choses bougent par ailleurs. La présence de Jean-Pierre Chevènement à l’Université d’été de Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, le samedi 29, août est significative. Que Jean-Luc Mélenchon refuse de faire tribune commune avec Nicolas Dupont-Aignan, comme il avait été entendu il y a quelques jours montre que le sectarisme continue de polluer l’action politique. Car, tout le monde comprend que Mélenchon et Dupont-Aignan n’ont pas les mêmes idées sur bien des terrains, et peuvent même s’opposer de manière très violente l’un à l’autre. Mais, ce qu’impose cette nouvelle période dans laquelle nous sommes entrés est que l’on vérifie la possibilité d’un accord sur la question de l’Euro, c’est de savoir si des dirigeants politiques sont capables de discerner ce qui relève de la « cuisine » politique et ce qui relève de l’intérêt général. Laisser au sectarisme le choix du calendrier, c’est une troisième forme d’inconséquence politique. ..."
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Dommage. Dommage que la politique française ressemble de plus en plus souvent à une affaire de petits boutiquiers... Qui font semblant de ne pas comprendre, et invoquent - en y mêlant parfois même des insultes - les intérêts de ce qui est devenu leur chapelle en jetant aux orties les préoccupations les plus cruciales et urgentes d'une proportion grandissante de la population.
Non, ceux là n'auront pas les voix de ce qu'ils appellent "le peuple".