Je m'en doutais que ça serait une année charnière, une année dense personnellement. Année de la licorne en termes d'élèves, année de la tempête pour le reste : un vrai Vendée Globe émotionnel et psychologique. L'école et moi après deux ans et demi de pandémie. Bilan.
J'ai voté en me bouchant le nez, en me passant les mains au gel hydroalcoolique tellement j'ai eu mal de faire barrage encore une fois, une fois encore et ça commence à faire beaucoup. C'est reparti pour 5 ans de casse sociale, doublée d'une effarante et terrifiante réalité : le pays des Droits de l'Homme compte 42% de suffrages exprimés fachistes. Faudra t-il s'expatrier dans 5 ans ?
Comment se remettre des dernières semaines très difficiles à l'école ? Comment se recentrer pour se préserver ? Récit des enseignements des vacances et, si vous êtes jaloux, passez le concours, il y a pénurie en ce moment.
J'hésite à faire grève jeudi. J'hésite parce que ça tombe encore sur un jour de décharge, le seul jour où je peux un peu respirer, le seul jour où je ne dois pas mener de front classe et direction avec tout le monde qui vient me sonner pour un truc. Et pourtant, je suis épuisée, je n'arrive même plus à me motiver pour aller à l'école.
Ecoles fermées, déjà-vu, accueil des enfants de personnels prioritaires... Multiplication des tâches, perte de sens. La situation est moralement difficile. Des sensations qui remontent. Une explosion de colère. La tempête sous un crâne.
A l'école, la dernière évolution du protocole du 2 février induit encore de devoir s'adapter, changer des fonctionnements. Quand va t-on faire un choix : fermer les écoles ou accepter que c'est un lieu de collectivité pour enfants dans lequel on ne peut pas tout régler à coup de "renforcements" ?
Le 1er décembre a eu lieu un colloque, dans le cadre du Grenelle de l'Education, qui ne visait pas moins qu'à changer "les conditions de travail" et les "pratiques" des enseignants. Pourtant il n'y avait pas d'enseignants mais, entre autres, un rugbyman ou un psychiatre des armées...