A 60 ans Modibo Sidibé est un personnage incontournable de l'histoire politique malienne. Après des études de Droit et sciences pénales à Reims et Aix en Provence il devient, rentré au pays, en 1991, Directeur du cabinet de ATT ( Amadou Toumani Touré) puis son ministre de la santé puis des affaires étrangères puis enfin son premier Ministre jusqu'au coup d 'État de Sanogo en Février 2012.
Emprisonné alors quelques jours il retrouva vite avec sa liberté, son ambition dont l'échéance se fait proche, devenir Président.
Aussi a t il commencé n'ayant pas à souffrir d 'un manque de moyens sa campagne par la France où il compte quelques amis mais où surtout réside une communauté malienne importante qu'il importe d 'amadouer. Hélas !! son souvenir auprès de ses concitoyens n'est pas à la hauteur de ce qu'il escomptait. Ils n'ont certes pas oublié que c'est sous son « règne », ces quelques vingt années où il fut si proche du pouvoir, que le Mali plongea dans ces gouffres dont il faut aujourd'hui le sortir . Aussi fut -il particulièrement mal accueilli rue Bara à Montreuil par une communauté qui n'avait rien oublié et lui en voulait d'avoir été ce qu'il fut, un des politiciens accusés aujourd'hui de tous les maux.
Mais il en est un dont les amis de Montreuil ne l'accusaient pas car il l'ignoraient sans doute.
Sidibé, alors Premier Ministre, participa de la création et du renforcement de la Taguna Industrie qui dirige Seydou Nantoumé.
La Taguna Industrie est une société de production d'engrais et de produits phytosanitaires destinés à l'agriculture c'est à dire le fer de lance d'une agriculture qui appauvrit les sols et rend dépendants les paysans qui la travaillent. Elle reçoit à ce titre de l’État des subventions qui lui permettent de mettre sur le marché des engrais ( nitrates, phosphates) et des pesticides à des prix susceptibles d'être achetés par les agriculteurs. C'est à dire que l’État s'endette et subventionne une pratique agricole qui utilise des produits venus d 'ailleurs, et qui permet aux paysans de mettre sur le marché alimentaire du riz et du mil aux prix de ces produits sur le marché international. ….tout en appauvrissant les sols et en enrichissant les producteurs ,étrangers, d 'engrais et leurs représentants locaux, au détriment de la paysannerie et de la sécurité alimentaire du pays qui devient vite dépendant de ces firmes et de leurs prix.
Mais ces engrais subventionnés visent d 'abord à soutenir la production du coton. Quoiqu'on parle toujours d 'assurer la sécurité alimentaire c 'est d 'abord pour permettre aux producteurs de coton c' 'est à dire d'un produit pour l'ailleurs qu'on subventionne les intrants. Ainsi Taguna Industrie vient -il se signer avec le Bénin, et son Ministre de l'agriculture, un contrat qui fait grand bruit portant sur 40.000 tonnes destinés à subvenir aux besoins des producteurs de coton béninois Or il se trouve que le grand négociateur de ce contrat est celui que l'on appelle SBM – pour Souley Boubaga Maïga- Introduit par Yayi Boni, Président du Bénin et ex Président de l'Union Africaine et à ce titre grand pourfendeur du coup d 'État de Sanago du 22 Mars et chantre époumoné du retour à la légalité et à l'ordre constitutionnel, SBM, qui a reçu au passage quelques millions de cfa pour ses bons et loyaux services d'intermédiaire, se trouve être le second et le talibé de IBK -Ibrahim Boubacar Keita, candidat désormais déclaré à l'élection Présidentielle, de la junte militaire et de ses affidés civils, avec à leur tête Oumar Mariko et consorts …, rejoints ces derniers jours, insinue-t-on dans des milieux généralement bien informés, par le Président par intérim Dioncounda Traoré, dont la réconciliation, au domicile de sa mère, avec IBK, a été confirmée par la visite que Dioncounda rendit, samedi dernier, au domicile du châtelain de Sébénikoro, IBK.
Vous suivez ? Ainsi Yayi Boni, Président du Bénin ex de l'Union Africaine se retrouve t il a financer ceux qu'hier il n'en finissait pas de dénoncer et de vouer à la corde en se servant des deniers de l'Etat béninois non seulement pour financer les comploteurs et autres mafieux d'hier mais aussi les acheteurs -étrangers- d 'un coton produit à travers le subventions de l'Etat. Et Sidibe dans tout cela ? Eh bien, on parle beaucoup de son alliance avec ce même IBK......alors que se négocie en sourdine l'exfiltration du capitaine Sanogo, le putshiste du 22 Mars, qui non content de son salaire honorifique trois fois supérieur à celui du Président entend négocier sa sortie de la scène, lui et ses acoluytes, en exigeant des postes consulaires et des contributions qui lui permettront via la Suisse, le Luxembourg où les îles Caïmans de s'acheter quelques beaux appartements londoniens ou parisiens alors que de beaux esprits se mobiliseront sur la scène internationale pour que la dette des pays pauvres soit revue à la baisse ou annuler.