Alors que l’ouverture à la concurrence du ferroviaire voyageur n’attire aucune compagnie privée, les appels d’offres pour les lignes Bordeaux-Nantes et Nantes Lyon n’ont pas eu d’autres candidats que la SNCF, l’ouverture à la concurrence du TGV depuis le 10 décembre n’a amené aucune compagnie privée, le gouvernement persiste et signe. Dans un article sur le site de France 3 Occitanie1, on apprend que Jean Baptiste Djebbari ouvre un appel à manifestation d’intérêt pour le Perpignan-Rungis, alors même que la SNCF a le savoir faire et le matériel, et à la clef, jackpot, des fonds publics pour le repreneur. On voit bien qu’ils sont définitivement passés, en matière de ferroviaire, de l’Etat Stratège à l’Etat Marchand.
Le Gouvernement n’apprend vraiment rien des leçons du passé. L’ouverture a la concurrence du Fret ferroviaire au début des années 2000, censée le relancer, n’a eu que l’effet inverse. Sa part modale a dégringolé. Alors comment attendre autre chose de l’ouverture à la concurrence du ferroviaire voyageur. Et pourtant l’Etat y met les moyens, casse du Service public qu’est la SNCF, casse du statut des cheminots, pourtant garant d’un haut niveau de formation en matière de securité, cadre social harmonisé à la baisse, et même des fonds publics mis à disposition de ceux qui remportent les appels d’offres, devenus obligatoires. Et pourtant, rien y fait, la concurrence ne s’intéresse pas au ferroviaire français et ne se place pas sur les appels d’offres, et malgré ça le gouvernement relance un appel d’offre pour les lignes Bordeaux-Nantes et Nantes-Lyon plutôt que de l’attribuer à la SNCF, soit disant pour défaut de concurrence2. Cherchez l’erreur ! L’Etat dit vouloir relancer le ferroviaire mais fait tout pour faire disparaître son entreprise publique. Quelle sera la prochaine étape ? Brader le tarif des sillons pour faire venir la concurrence ? Et ceci au détriment de SNCF réseau qui fera l’entretien à perte vu que le gouvernement vise l’autosuffisance ? Privatisation des profit et nationalisation des pertes, voilà le crédo de l’Etat-marchand !
Pire, les aides, soit disants historiques, de l’Etat de 4,7 Milliards d’euros n’empêche pas qu’avec la crise actuelle l’entreprise dont il est actionnaire enregistre des pertes d’exploitation de 5 Milliards d’euros. Rappelons que ces aides ne serviront majoritairement qu’à payer des multinationales du BTP pour les travaux en retard sur le réseau, pas pour la SNCF. ALors il est à craindre une accélération du vaste plan social caché à la SNCF, depuis 2017 ce sont pas moins de 7000 emplois qui ont été supprimés et 600 autres le sont déjà prévu au Fret. Une vraie crise sociale dont les annonces qui ne sont pas encore faites qui risque de rendre caduque les engagements de l’Etat en matière de relance du ferroviaire Car le savoir faire nécessaire aura disparu.
Alors stop ! Leur volonté d’ouverture à la concurrence est un flop avant même qu’elle soit effective. Aucune compagnie privée ne veut venir à l’heure actuelle sur le réseau français. On se doute même de la suite que va y donner le gouvernement pour les attirer, cadeaux des péages, fortes aides d’Etat, pour eux tout sera bon pour se passer de la SNCF. Avant qu’il ne soit trop tard, imposons à l’Etat de redonner au ferroviaire son statut de service public de monopole national et non soumis à la concurrence et de rendre à la SNCF son statut d’entreprise publique unifiée et intégrée Et aux cheminots leur statut ! Mais de plus à l’heure des grandes urgences, écologiques, démocratiques et sociales, il est temps de réellement planifier nos transports à l’échelle du territoire et de miser sur l’intermodalité, pour le fret comme pour le voyageur, pour rendre les transports plus écologiques et plus efficients. Et pour ça nous devons nous doter d’un outil ambitieux : un Pôle public des transports et de la mobilité !
Pour terminer, et si vous souhaitez parler, échanger et en savoir plus sur la privatisation et de la mise en concurrence de nos biens communs que sont la SNCF et la RATP, avec Émilie Marche, Conseillère régionale en Auvergne-Rhône-Alpes et Co-animatrice du Groupe thématique Transports de la France insoumise, nous vous donnons rendez-vous Lundi 21 Décembre à 19h30, pour un webinaire en Facebook Live, nous serons accompagnés de mes amis Bernard Borgialli, syndicaliste cheminot, et Gilles Saveret, syndicaliste à la RATP !
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lien vers l’article de mon blog : https://leschroniquesd1militant.fr/2020/12/19/ouverture-a-la-concurrence-du-ferroviaire-de-letat-stratege-a-letat-marchand/