Plus les États défaillent dans la tenue de leurs engagements à endiguer ces phénomènes, symtômes aigus d'un capitalisme mondialisé de plus en plus effréné, plus les comportements autoritaires des Etats se renforcent.
Quel serait donc le lien, pas forcément évident, entre ces deux manifestations à priori décorrélées ?
Un récent article du magazine en ligne Reporterre s'y essaie de façon convaincante, notamment à travers les deux extraits suivants :
"L’État contemporain ne vit qu’à travers les taxes qu’il ponctionne sur l’accumulation du capital. Sa mission et sa survie sont donc consubstantiellement liées à la quête insatiable d’accumulation par les capitalistes."
et plus loin dans le texte :
"Tout cela [d'autres arguments y sont également développés] alimente la thèse d’une montée de l’autoritarisme des États capitalistes, à mesure que la raréfaction des ressources naturelles et les crises provoquées par le changement climatique rendent la gouvernance des populations plus incertaines."
Les populations en question étant en effet de moins en moins enclines à se sacrifier pour la perpétuation d'un système économique devenu mortifère.
En France, la terrible répression militante de Sainte-Solines est une parfaite description de l'analyse développée dans Reporterre.
La surdité du pouvoir au regard de la réforme des retraites, imposée au pas de charge et pourtant très largement battue en brèche dans la rue, en est une autre.
Ce réflexe de survie d'une élite politique et technocratique se propage maintenant à la planète entière, prenant dans le pire des cas des formes de régimes illibéraux.
"Il faut sauver le soldat Capitalisme", tel pourrait être le titre d'une prochaine superproduction hollywoodienne, mettant en scène des mégapoles fortifiées et hautement militarisées, assiégées par des hordes de laissés pour compte, pressés d'en finir avec un système qui les décime à petit feu...