Le «Reggaeton» de Calle 13 et l’Unicef s’associent pour dénoncer la violence armée en Amérique latine. Le Colombien Simón Brand dirige le clip de « La balle », prochainement publié avec des sous-titres en neuf langues, dont le français.
Toutes les chansons du duo portoricain sont ultra-militantes, des cris de rage contre la traite des êtres humains, le manque d’investissement dans l’éducation. Elles touchent un public très large, et se dansent dans tous les pays d’Amérique du Sud. Calle 13 a déjà milité pour une meilleure prévention contre le Sida, comme ambassadeur du Fonds International de Secours à l'Enfance des Nations Unies (Unicef). En novembre, ils ont remis ça avec la vidéo de La Bala (la balle). Un hymne pour conscientiser les esprits face aux conséquences de la violence armée, surtout en Amérique latine.
Une balle tue indifféremment. Qu’ils marchent tranquillement à Tokyo, ou qu’ils se baignent sur les plages de Porto Rico, ils meurent, touchés en plein cœur par cette balle. Onze vidéastes, notamment argentins, équatoriens, mexicains et français, ont travaillé ensemble pour créer le chemin d’une balle, et la personnifier en un être qui « n’a pas de sentiments ». « La balle va tranquille, peu lui importe si son destin est violent », écrit René Pérez, chanteur de Calle 13.
" les balles sont aussi bon marché que les préservatifs.
Il y a peu d'éducation, il y a beaucoup de cartouches
quand on lit peu, on tire beaucoup.
il y a ceux qui tuent et ne veulent pas faire face
le riche donne l'ordre et le pauvre tire.
Il y a peu d'argent mais beaucoup de balles.
Il y a peu de nourriture mais beaucoup de balles. "
Avec ces paroles, Calle 13 veut attirer l’attention des gouvernements sur le fait qu’il faut investir dans l’éducation. Par exemple, on compte 4 000 tueurs à gages en Colombie. La plupart d’entre eux concèdent tuer par dépit, par nécessite, pour aider leurs familles. « Le peu de moyens accordés à l’éducation par les gouvernements d’Amérique latine représente une des premières causes de la violence dans la région. Le crime montre un faible développement humain et économique », déplore René pérez.
Selon l’ONUDC, l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, l’Amérique latine et les Caraïbes sont le théâtre de 31% des homicides commis en 2011 dans le monde. Ces chiffres donnent à ces régions le malheureux titre de région les plus violentes du monde.
Une fois les traductions des paroles approuvées par le groupe, la vidéo sera publiée avec les sous-titres en 9 langues. Milena Pérez Joglar les a traduites en français.
Les voici, avec l’aimable autorisation de l’Unicef :
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Le marteau frappe l'aiguille / l'explosion de la poudre pousse avec force / mouvement de rotation et déplacement / la balle sort jetée hors du canon
Avec objectif direct / la balle se promène sûre et ferme pendant son trajet / en blessant à mort le vent / plus rapide que le temps, défendant n'importe quel argument.
Peu lui importe si son destin est violent / la balle va tranquille, elle n' a pas de sentiments / comme un secret qu'on ne veux pas entendre / la balle va en train de tout dire sans parler.
Sans lever de soupçons elle assure sa tuerie / c’est pour ça qu’elle a la panse remplie de plomb / pour arriver à sa proie elle n'a pas besoin des yeux / surtout quand le chemin est tracé par un infrarouge.
La balle ne s'avoue jamais vaincue / si elle ne tue pas aujourd'hui, elle laisse au moins, une blessure / après sa sortie il n'y aura pas d'arrêt / elle obéit a son patron une fois dans sa vie.
Refrain
Il y a peu d'argent mais beaucoup de balles. / Il y a peu de nourriture mais beaucoup de balles. / Il y a peu de gens honnêtes, c'est pour ça qu'il y a beaucoup de balles / attention, par là vient une / PLA PLA PLA PLA / Il y a peu d'argent mais beaucoup de balles. / Il y a peu de nourriture mais beaucoup de balles. / Il y a peu de gens honnêtes, c'est pour ça qu'il y a beaucoup de balles / attention, par là vient une / PLA PLA PLA PLA
On entend un coup de feu, elle prend confiance / le son la poursuit, mais il ne l'attrape pas. / La balle sort ses crocs d'acier / et sans demander permission / elle entre par le cuir / elle mord les tissus avec rage
elle arrache le coeur aux artères pour provoquer une hémorragie. / Le sang vole, milk shake de fraise / de la sauce bolognaise, sirop de framboises. / Une cascade d'art contemporain / du rouge vif sort par le crâne.
Refrain
Il serait inaccessible que quelqu'un te tue / si chaque balle coûtait ce que coûte un yacht / tu devrais économiser tout ton salaire / pour être un mercenaire / on devrait être millionnaire / mais ce n'est pas comme ça. / On tue par milliers / les balles sont aussi bon marché que les préservatifs. / Il y a peu d'éducation, il y a beaucoup de cartouches / quand on lit peu, on tire beaucoup.
il y a ceux qui tuent et ne veulent pas faire face / le riche donne l'ordre et le pauvre tire. / On n'a pas besoin de balles pour gagner un point / c'est logique, on ne peut pas parler avec un défunt. / le dialogue détruit n'importe quelle situation macabre / avant d'utiliser des balles je tire avec des mots. / PLA PLA PLA PLA
Refrain