En Bulgarie, le dirigeant historique du parti de la minorité turque, Ahmed Dogan, a échappé samedi à d'une tentative d'attentat. L'auteur a été arrêté par la police.
Pendant le congrès du Mouvement pour les droits et les libertés (MRF), lorsque Ahmed Dogan s'adressait de la tribune aux délégués, un homme âgé de 25 ans a essayé de tirer sur lui, mais sans succès. Selon la police, l'homme était armé d'un pistolet à gaz et de deux couteaux.
Quatre heures après l'incident, Ahmet Dogan est réapparu dans la salle et a annoncé sa démission de la présidence du parti, une décision prévue depuis plusieurs semaines et sans rapport avec la tentative d'attentat. Pour sa succession, Ahmed Dogan a proposé Lyutvi Mestan, l'actuel vice-président du MRF. Ahmet Dogan a expliqué sa décision par "une diabolisation" de son image qui desservirait son parti à la veille des élections législatives, en juillet.
Ahmed Dogan, âgé de 58 ans, a joué un rôle-clé dans la vie politique bulgare au cours de la transition post-communiste. Via le MRF, il contrôlait le vote de la minorité turque, évaluée à 10% de la population, le taux le plus élevé de l'Union européenne.
Ahmed Dogan, dirige le MRF depuis sa fondation, en 1990. De 2001 à 2009, son parti a participé à deux reprises à des gouvernements de coalition à direction socialiste (les ex-communistes) ou de centre gauche. Aujourd'hui, le MRF se trouve dans l'opposition au gouvernement conservateur du Premier ministre, Boiko Borissov.
Ahmed Dogan reproche a Boïko Borissov, de supprimer la libre initiative dans l'économie et de contrôler les médias en vue de "remplacer la démocratie par une dictature".
Grâce au parti d'Ahmed Dogan, la minorité turque, qui avait fait objet d'une politique d'assimilation sous la dictature communiste, a acquis nombre de droits, dont l'apprentissage du turc à l'école, la liberté religieuse, des programmes télévisés en turc et surtout une représentation incontournable au parlement.