Le poème serait...
Le poème serait le lieu originel d'un jardin
Il s'invente là-bas entre quatre murets
Un fouillis d'herbes et de feuillages
Un buisson d'espèces rares trop méprisées
Les amants viennent y dormir parfois le soir
Dans ses exhalaisons dans le souffle interdit
Seul le vagabond pourrait le découvrir
Et qui sait y pénétrer dans un refuge
Est-ce là qu'un barde chinois s'est noyé
En croyant se jeter sur quelque arbre miroitant
L'amie du silence l'entrouvre pour s'y agenouiller
Cueillir et entretenir les grâces qu'elle désire
Il est si peu que chacun l'ignore en passant
Cet enclos à peu de distance d'arbres sous la nuée
Gérard Lemaire.
p33 du livre "Gérard Lemaire, un poète à hauteur d'homme"