Pour qu'une phrase devienne vivante
Il faut trancher un bout de doigt
Et bientôt tout le corps pourrait y passer
Pour ces lignes aux reflets impitoyables
Mais à y regarder toutes ces fièvres
Laissent la peau du monde bien lisse
Rien ne dit que le souvenir des suppliciés
L'effleure à chaque moment tous les jours
Pourquoi enfin ne pas montrer ce doute
Le risque à prendre n'a pas à être mesuré
Le coureur d'une aventure s'élance parmi
Les immensités désertiques jusqu'au bout
Qu'il épargne son souffle et ses lèvres
Dans ces pluies de flèches l'accablant
Gérard Lemaire