L'angoisse de l'abîme
Qui est là
Présent dans le verbe
L'opprimé a-t-il un seuil ici-bas
Existe-t-il cet escalier
Existera-t-il au-delà du feu des armes
Ils nous ferment la bouche
Ils nous laissent mourir
Au milieu de l'indifférence
L'opprimé n'a pas de frère
Son souffle a l'odeur de la cendre
Des ombres derrière lui
Mesurent ses pas
Ses lettres
Ses bouteilles à la mer
Ne sont jamais arrivées nulle part
les cortèges passent
Mais sont-ils moins seuls dans ces foules
Demain est toujours là
Sans que rien ne s'arrête
Gérard Lemaire
Le vent recouvre le chant des
grillons
Qui n'en finit pas
C'est le plus parfait de l'Amour
Toute chaleur d'étreinte
Il glisse sur l'oreille
Il la remplit
La comble d'un miel en
cascades qui ne s'épuisent pas
C'est la musique sourdine des
soirs d'été
La seule réalité la plus vivante
Dans laquelle le ferment de
L'esprit repose
Gérard Lemaire 2000
Gérard Lemaire : 1er novembre 1942-7 octobre 2016
il a laissé des volumes de poésie à éditer parmi lesquels : "La barre du sept" dont ces deux poèmes font partis