Jardin.
Le parfum des groseilliers
Suavité si doucement exquise
Accroche la narine
Une pluie très clairsemée arrose les feuilles
Déjà perçu le rivage d'une imminente ivresse
Un bateau muet qui traverse l'air
Ses voiles débordent sous le souffle lent
des éthers
Laissant choir les vasques d'où s'échappent
les baumes
Cette bouffée enchante tout le corps
Le libère de la gangue du temps et de ses
vieilles présences
Filent les langues d'une fraîcheur si
naïvement sûre d'elle-même
Les auréoles de nectars épandues çà et là
À l'entour des si tendres touffes à peine
buissons
Gérard Lemaire 1998