Daniel Brochard, poète, peintre, est mort en ce début d'année, volontairement ; il venait de m'envoyer ainsi qu'à d'autres,
le Manifeste pour une poésie sociale, 31 pages, décembre 2022
... Que la poésie puisse continuer à vivre, malgré ses détracteurs et qu'elle s'élève vers le ciel ! Face au silence, imaginons un cri poétique, soyons convaincus de la lutte à mener. Peut-être nos vies pourront-elles trouver un sens dans ce sursaut. Et que les amitiés fidèles continuent de nous accompagner !
et la lettre d'un ex-directeur de revue de poésie à un jeune poète, envoyée en mars 2010
il avait correspondu avec Gérard Lemaire (1942-2016) et avait écrit ce poème que j'ai lu au cimetière :
à Gérard Lemaire
Poète, je t’écris à nouveau
Au seuil de ta mort
La tristesse infinie dans les yeux
Tu m’as surpris à partir
Ce jour d’octobre
Une porte s’est ouverte dans le ciel
Pour laisser passer tes rayons
Tu marches sur la plage
Mes larmes sont les réverbères oscillants
Comme un feu de signalisation
Dire le chemin qui t’emmènera
Vers l’autre continent
Ce monde que l’on ne visite qu’une fois
Quand les lumières de la vie se sont éteintes
Marche, libre poète
Dans ton nouveau ciel
Loin des asiles de l’homme
Je reprends après toi le flambeau
Pour éclairer la nuit
Une pluie d’étoiles filantes
A crépité à la lisière de ce monde
Où tu me rejoins
Comme des mots qui claquent
Je t’écris de là-bas
Toi, le poète
Tes lettres sont comme des papillons
Aux ailes d’azur
Tu brilles comme une constellation
Ton chemin dans les brumes où tu t’es endormi
Pour marquer du sceau de ta vie
Notre correspondance
Daniel Brochard, le 9 octobre 2016