« Quand les sirènes se taisent... »
Les trains s'étaient arrêtés. Les rails prenaient
déjà la couleur de la rouille.
Ce n'était qu'une grève. Mais c'était la grève.
Elle durait.
De jour en jour.
Elle durait de nuit en nuit, sans qu'on en voit
la fin. Personne même ne semblait savoir si elle
pouvait finir.
C'est dur de finir une grève. Comme si cette absence
des trains, quasi magique – dans ce décor
de banlieue – portait en elle-même une parole.
Une parole ?
Oubliée, alors ? Car nul n'aurait songé à un tel
discours. Les syndicats avaient d'autres analyses.
Rien, jamais rien ne pouvait être dit.
Cette grève, au fond, n'était pas vraiment longue.
C'est pourquoi, comme disait l'autre et ceux qui
répétaient, il était urgent d'en finir...
Gérard Lemaire février 1987
Grève des cheminots de 1986 et 1987 — Wikipédia
Le 18 décembre la grève démarre à Paris-Nord, l'action s'étend le jour même sur l'ensemble du réseau Nord. Le 19, les dépôts de Paris-Sud-Est, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse se mettent en grève. Le 20 au matin, 70 dépôts sur 94 sont en grève ; le soir, 93. Début janvier 1987, 90 des 94 dépôts ferroviaires sont en grève. Quelque 90% du personnel roulant et 70% des sédentaires cessent le travail. Des usagers bloqués loin de chez eux sont même logés par la SNCF ...
La grève des cheminots 1986/87 à Paris Gare de Lyon - Les Utopiques
Dans les chantiers commerciaux SNCF, la longue grève de Décembre 1986 – janvier 1987 s'est déroulée dans la suite directe d'un mouvement entamé deux semaines plus tôt : la grève des réservations. Les deux temps de ce mouvement ont été marqués par une très forte volonté de démocratie, les Assemblées Générales quotidiennes qui décide et organise le dépassement des grèves de 24 heures, la mise en avant de revendications défensives (pour refuser des projets ...