Quand la Terre résonne du chant des suppliciés.
Sombre soir où l'ombre est nue
Le noir mange le fer
La terre tremble
La terre tremble
Et un oiseau gus au cri géant
Enveloppe la misère
Sombre soir que mange la nuit
Un instant un seul instant
L'âme attend
Son arrêt
Que le vent tombe
Que l'écrasement se lasse
Que
Un instant un seul instant
Le cri rebondisse
Qu'un animal joue
Qu'un enfant marche sur une flûte
Mais la forteresse du vide est là
Partout
Jusqu'aux plus hautes frondaisons
Jusqu'à ce mur là-bas
Craquelé d'indigo
La voix attend
Abaissée
Soir de nuit fragile
Soir de nuit sans épouvante
Nuit sans blasphèmes
Crépuscule de la chance
Crépuscule crépuscule encore une fois
Gérard Lemaire septembre 1990