Avec Tavernier, tout est bon. Films, livres, entretiens radiophoniques.
Avec un homme somme du cinéma, chaque rendez-vous compte. Il incarnait le gai savoir, l'encyclopédie joyeuse, une cinéphilie et ses étoiles défilantes.
Un cinéaste, un artiste, un homme engagé, grand écran et grande gueule, j’aimais sa voix tremblée.
Épris de tous les cinéma.
Mon goût pour les westerns, je lui dois de l'avoir aiguisé (Boetticher et De Toth), sans oublier sa collection cinéma chez Actes Sud, L’Ouest le vrai (livres) et ses présentations avisées de westerns avec Patrick Brion (dvd).
Tavernier, l'homme somme (cowboy, pas lonesome).
J’aimais ses exercices d’admiration. S’il avait la dent dure, l’engagement citoyen, il passait beaucoup plus de temps à admirer, à s’émerveiller.
Grâce à lui, grâce à ses conseils, j’ai lu, j’ai regardé.
Son écharpe rouge me guidait avec panache (ou son bandeau rouge quand il conseillait un livre).
Un véritable passeur. Un pédagogue, un fin tacticien didacticien.
Il disait écrire, filmer pour comprendre. C'est un enseignement que je comprends.
Je n'aimais pas ce reproche qu'on lui faisait d'être trop didactique (digne de celui adressé à Mozart : "Trop de notes").
Il n’est pas mort. Le film et le livre gardent en vie. Et gardent l'envie de le découvrir. Maintenant qu'il ne met plus en scène, c'est à nous de réaliser tout ce qu'il nous a laissé. A commencer par la certitude d'être encore heureux en découvrant films et livres.
J'envie ceux qui n'ont encore rien vu ou rien lu. Que votre fête commence !
"Tavernier" s'anagramme en "Art, enivré". La passion selon Bertrand. Un savoir livresque, un savoir l'ivresse.
France Inter et Laurent Delmas proposent une série d'émissions sur Bertrand Tavernier. Allez-y vite : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/tavernier-le-cinema-et-rien-d-autre