Dans ce calendrier de l’Avent 2025, il y aura des bêtes et des bestioles. Ces animaux crèchent dans notre imaginaire. Ils sont connus, moins connus mais ils sont vivants dans notre esprit et ont marqué notre mémoire. Les sources seront variées : Petites histoires ou Grande Histoire, Nature, Films, Chansons, Livres, etc.
Agrandissement : Illustration 1
Dans son livre Comment je suis devenu écrivain, l’écrivain V.S Naipaul évoque un livre de son enfance. Un livre arrivé dans la bibliothèque de son collège. Il s’intitulait « Moineau en quête d’expulsion » Un drôle de titre.
On peut imaginer un problème de traduction.
On peut imaginer que l’auteur peine à se remémorer.
On peut imaginer que l’auteur invente.
Quand même : Moineau en quête d’expulsion !
On imagine. Le nid a été saisi par une banque et la famille de moineaux, totalement ruinée, est sur le départ.
Il existe un moineau non pas friqué, mais friquet. Enfin, il existe… De moins en moins. Jadis, les moineaux friquet virevoltaient partout (Friquet signifie vif, pétillant ; parfois, je me sens comme un auteur friquet, ne le dites pas à ma genette). Aujourd’hui, ce moineau se porte moins bien que le lynx et le flamant rose, c’est dire. Morne moineau.
Les cavités des vieux arbres, les recoins des bâtiments agricoles ne voient plus guère moineaux friquets qui vivent. Leur menu est pourtant simple : des graines, des mauvaises herbes, des insectes et des céréales. Manger-bouger, ils connaissent. C’est vivre qui est plus difficile. Le WWF l’assure. La population de moineau friquet est en déclin de 91% en une vingtaine d’années. Le commun (ou moins commun) peut devenir rare. Sa tache noire en forme de virgule sur les joues lui donne envie d’autres virgules : à commencer par celle de 90,9 %, ce qui signifierait une réduction de la régression de l’espèce.
Hélas, les haies et les vergers disparaissent tandis que les herbicides et les insecticides restent d’actualité. Productivisme agricole quand tu nous tiens. Le capitalisme croit en sa corne d’abondance technologique. Le grand bond en avant est de rigueur. Le moineau n’est que menu fretin. Comme du temps de Mao, où on se débarrassait de ces moineaux odieux mangeurs de céréales (et d’autres « nuisibles », voir affiche) avant de découvrir qu’ils mangeaient aussi les criquets, ravageurs de céréales. L’erreur est humaine mais l’humain ?
Pendant ce temps-là, les pauvres sont de plus en plus pauvres et les moineaux de moins en moins friquets.