L’Algérie vit depuis le 22 février 2019 un mouvement inédit et sans précédent : le Hirak.
Partout dans le pays, sont organisées des manifestations, avec comme mot d’ordre le pacifisme, et comme exigences la liberté et la dignité. Protéiforme, ce mouvement revêt aussi la forme de la grève générale, de la désobéissance civile et de la grève de la faim. Le Hirak s’oppose vigoureusement à ce monstre kafkaïen que l’on nomme « système » et dont une partie de celui-ci s’effondrera avec la chute d’Abdelaziz Bouteflika et de ses sbires.
Un système tout sauf patriotique, ces dirigeants « compradores » fustigent régulièrement l'ingérence étrangère, notamment française, mais dès que l’occasion se présente, ils s’y réfugient avec leurs rejetons dans des biens mal acquis au cœur des capitales européennes, surtout à Paris qu’ils affectionnent particulièrement.
La crise du Covid-19 démontre aussi les faiblesses du système de santé algérien partiellement dépendant de l’étranger. En effet, de nombreux Algériens se plaignent de la fermeture des frontières, décidée par les autorités depuis le mois de mars dernier car ils ne peuvent plus accéder aussi facilement aux médicaments souvent fournis par la diaspora.
Profitant de la crise du coronavirus, le système a opéré un virage totalement policier et autoritaire et a procédé à de nombreuses arrestations arbitraires dans tout le pays, en évoquant des motifs juridiques flous du type « attroupement non armé », « atteinte à la sécurité nationale », « atteinte au moral de l’armée » et « outrage à des fonctionnaires ».
À titre d’exemple, l’homme politique Karim Tabbou, le journaliste Khaled Drareni ou encore le citoyen Walid Kechida sont quelques-uns des visages de cette répression brutale. Le fait qu’un citoyen soit emprisonné ou poursuivi pour un simple tweet ou un statut sur les réseaux sociaux, a contraint de nombreux algériens au silence ou à la prudence dans leurs expressions publiques.
Récemment encore, le régime a fait voter une loi contre les fake news afin de museler encore plus une opinion amplement brimée. Le résultat de cette offensive est la fin de nombreux journaux en ligne, notamment le Gorafi local El Manchar. L’Algérien doit se taire face à un régime, qui ne sait qu’utiliser la violence et la répression comme langage politique.
Ce resserrement de l’état policier se fait dans le cadre d’un énième projet de réforme constitutionnelle, avec au menu, le renforcement juridique de l’état autoritaire.
Nous exigeons la libération de tous les détenus politiques et d’opinion. Pendant que des Algériens croupissent en prison, les enfants du système sont protégés à l’étranger.
Nous demandons aussi que cesse la complicité silencieuse des gouvernements étrangers qui offrent la résidence à cette caste et la laissent accéder à des biens mal acquis. C’est un outil indispensable de lutte contre un clan qui n’envisage pas au demeurant son avenir dans le pays.
Enfin, ce régime devra répondre de ses actes et des violations des droits de l'homme commises à l'encontre des citoyens et militants, conformément au droit international, l’Algérie étant liée par la signature de conventions internationales.
L'impunité n'aura que trop duré.
Premiers signataires :
Les collectifs :
- L’Alliance des Démocrates de la Diaspora Algérienne (ADDA)
- L’Action Citoyenne pour l'Algérie (ACA)
- Agir pour le Changement et la Démocratie en Algérie (ACDA)
- Dzayer2.0
- Pour une Nouvelle Algérie (PUNA)
- Sawt Al Chaab
- Debout l’Algérie
- Intercollectif pour la transition démocratique
- Étudiants nord africains de France (ENAF)
- Unité Algérienne de France (UAF)
- Association Josette et Maurice Audin
Et :
- Akila Lazri, médecin
- Phillipe de Tilbourg, sociologue
- El Yamine Soum, auteur,
- Souad Massi, auteur, compositrice, interprête
- Houda Benmoumene, chargée de mission,
- André Lévy, maire de Hienghène
- Karim Fradj, ingénieur,
- Salima Hafiane, étudiante,
- Wilfried Schwartz, Maire de la Riche
- Azzedine Taibi, Maire de Stains
- Wafa Djabour, professeure
- Djafar Lakrouz, cadre territorial,
- Massenssen Cherbi, docteur en droit,
- Diego Herranz, sociologue
- Omar Bouraba, militant et chef d’entreprise
- Ralia Redjem, professeur,
- Claire Monod, conseillère régionale
- Sanhaja Akrouf, militante
- Nedjmeddine Allab, ingénieur chercheur
- Zineb Moussaoui, médecin,
- Tarek Selmane, ingénieur,
- Pedro Chadaverian, professeur à l’Université de Sao Paolo
- Mohssine Belal, chef de projet.
- Faïza Menaï-Berber, militante
- Faiza Ait Kaci, militante
- Hamou Bouakkaz, conseiller délégué Paris
- Bilal Messaouidi, directeur d’assurance,
- Saim Makouf, gérant
- Luis Bernabé, professeur à l’Université d’Alicante
- Pierre-Alexandre Moreau, cadre associatif
- Alain Dayan, militant socialiste
- Cindy Laigneau, militante
- Belda Fillion Dominique, Psychopraticienne
- Wassila Ltaief, avocate
- Jean-Michel Augier, militant,
- Zerrin Bataray, Avocate
- Joël Pairis, adjoint au maire de Saint-Pierre des Corps
- Dalila Guirad, cheffe cuisinière
- Morad Rahmani, restaurateur
- Noria Redjem, pyschologue
- Yasmine El Mammar, médecin
- Anne Esambert, haut fonctionnaire
- Idris Aourdache, entrepreneur
- Rachid Khellaf, ingénieur
- Slimane Amirouche, ingénieur
- Mohamed Atti, ingénieur
- Roula Mokhtar, retraité
- Asma Mechakra, chercheuse
- Aghilas Boumrah, ingénieur
- Ouassila Soum, cadre territoriale
- Belkacem Chick, directeur des finances
- Habib Bahnes, adjoint au Maire de la Riche
- Hacen Boukhelifa, avocat
- Jérôme Damiens Cerf, avocat
- Najah Roula, universitaire
- Claudine Martin, responsable juridique
- Naïma Charaï, conseillère régionale
- Kader Abderrahim, chercheur à l'IRIS
- Samir Yahyaoui, architecte.
- Youcef Ammar Khodja, Consultant
- Leïla Houadfi, Doctorante
- Fabrice Fremaux, Animateur Social
- Hamid Belkacem, Cadre Financier
- Jean-Yves Pire, Retraité
- Omar Tibourtine, Médecin
- Sofia Bouzerma, Chef de Projet
- Yacine Ourrad, Chef d'entreprise
- Fabrice Riceputi, Historien
- Hakim Douliba, Indépendant
- Nadjiba Fiaux,
- Ouiza Cherbi, Retraitee
- Mansour Oumansour, Maintenance Logistique
- Nassima Dahlab, Assistante Commerciale
- Pierre Audin , Fils de Josette et Maurice Audin
- Francois Demerliac, Réalisateur
- Lyes Khoukhi, Étudiant
- Malika Birig, Médecin
- Rachid Hecham, Technicien Informatique
- Pierre Mansat, Ancien Élu Parisien, Président d'association
- Ouardia Derriche, Militante Associative, Bruxelles
- Ryma Taki, Analyste Quantitatif
- Farid Moukkes, Formateur
- Nadira Kennouche, Chargée Qualité
- Michel Broué, Mathématicien
- Mouloud Haddak, Chercheur
- Yacine Helali, Réalisateur
- Driva Douffi, Enseignante
- Nacer Zourane, Militant
- André Lévy, Maire de Hienghene
- Nadia Fritz, Educatrice
- Yves Cohen, Historien
- Kahina Hassissene, Médecin
- Ahcen Bouabdallah, Technicien
- Daphné Ramirez, Juriste
- Faiza Mostafa, Journaliste
- Fatma Hamimi, Etudiante
- Walid Ben Athman, Musicologue
- Lotfi Souagui, Gérant
- Nadjah Menia, Consultante
- Samia Guernane, Consultante
- Farouk Amghar, Ingénieur
- Kahina Rousseau Boumali, Chef de projet informatique
- Ali Chaouche, Retraité
- Guy Roux, Scribe
- Elhadi Zazoua, Etudiant
- Aziz Smaihi, Professeur retraité
- Dina Zazoua, Étudiante
- Sérine Lehtihet, Étudiante
- Messaoud Zazoua, Ingénieur
- Sophie Sainte-Marie-Heim, Artiste-auteure
- Maryse Rousseville, Retraitée
- Madjid Lefgoum, Étudiant
- Rania Zazoua, Etudiante
- Kassem Idir, Elu local
- Madjid Chaoui, Ingénieur
- Fatiha Hassanine Retraitée
- Simon Saïdi, Journaliste
- François Rousset de Pina de Saint Didier, Retraité
- Fethallah Benfridja, Consultant
- Adel Touati, Chef d'entreprise
- Soraya Legat, Chercheuse en Philosophie
- Rym Zitouni, Etudiante
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