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Il était une fois une jeune et jolie princesse dont la vie avait tout du conte de fées, manque de chance le réel la rattrape. Et là, c’est le drame. En détournant habilement l’histoire de Peau d’âne, fable « perraultienne » sur l’inceste, Sarah Fuentes signe une pièce féministe drolatique, un brin revancharde, une critique piquante de nos sociétés modernes où le sexe prévaut sur le genre.
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Armée d’instruments de musique, la jeune garde de la Comédie-Française ouvre le Printemps de Bourges et fait monter les décibels. En s’inspirant d’un épisode d’anthologie de l’histoire de la musique contemporaine, Marie Rémond et Sébastien Pouderoux nous invitent à être les témoins privilégiés de la séance d’enregistrement qui a donné naissance à une chanson de légende… Un pur moment de Rock !
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Les syllabes se détachent avec lenteur, délicatesse. Les vers, telle une douce et désuète litanie, semblent comme corsetés, étouffés par les vieilles armoires qui verrouillent l’espace, le sérail. En adaptant au débotté, cette pièce rarement jouée de Racine, Eric Ruf signe une mise en scène charmante, racée, mais manquant cruellement de chaleur, de passion. Une corne de gazelle un brin étouffante.
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Des corps moulés dans des tenues en lycra aux couleurs vives, des muscles bandés par l’effort d’une séance d’aérobic, des comédiens transformés en sportifs de haut niveau, et c’est la farce burlesque d’Alfred Jarry qui prend vie. En préférant un univers pétillant à la « Véronique et Davina », Olivier Martin-Salvan signe un spectacle hors-norme et déjanté, à savourer comme un plaisir d’enfant.
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Grimés comme des clowns terrifiants, les comédiens de la virtuose troupe du Français s’attaquent, une nouvelle fois, cette saison, au nazisme et aux mécanismes de la peur qui en permettent la progression lente, machiavélique vers les hautes sphères du pouvoir. Après le glaçant effroi des Damnés, place au vent expressionniste brechtien, flirtant avec le grotesque, le caricatural. Surprenant.
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Une nouvelle fois, Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps surprennent et envoûtent. Après avoir « décorsetée » Madame Bovary l’an dernier, ils s’attaquent avec délicatesse et poésie à un autre chef d’œuvre de la littérature française, L’écume des jours. Portée par un jeune trio de talentueux comédiens, leur dernière création est un enchantement jazzy qui insuffle la vie aux mots de Vian. Magique.
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Dans un monde perverti par l’ultralibéralisme, l’ambitieuse Vera écrase d’un revers de la main dédaigneux quiconque tenterait de lui barrer la route vers le zénith. Trébuchant sur la dernière marche, elle sera broyée par le système qui l’a portée aux nues. Malgré la présence lumineuse de Karin Viard, la satire grinçante de Petr Zelenka vire à la parodie burlesque, voire à la sitcom. Dommage.
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Qu’il est doux de badiner sur une pelouse synthétique vert fluo ? Qu’il est amusant de se glisser dans la peau d’un autre, de jouer au chat et la souris sur un air des Beatles ? En se libérant des codes du théâtre classique, tout en respectant la musicalité des vers, Salomé Villiers dépoussière Marivaux avec fantaisie, humour et livre une version pétillante et pop rock de sa plus célèbre pièce.
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Dans l’écrin verdoyant de la Closerie des Lilas, Anne Bouvier, Molière 2016 de la Comédienne dans un second rôle et Alexis Moncorgé, Molière 2106 de la Révélation masculine, ont présenté ce matin la liste des nominations 2017 pour ce prix de récompenses du théâtre français. En attendant la cérémonie qui aura lieu le 29 mai prochain au théâtre des Folies Bergère, petit tour d’horizon des nominés.
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Elles s’appellent Ludivine, Anissa ou Haby. Elles sont nées en périphérie urbaine, dans un quartier de banlieue. Etiquetées par une société normative, étroite d’esprit, elles refusent cet état de fait, se rebellent contre l’ordre établi. Femmes avant tout, différentes, singulières, elles se libèrent de tout carcan, déchirent les non-dits d’un cri salvateur, vibrant, terriblement humain. Percutant.