Récemment le chef de l'Etat interpellé par un commentateur sur la percée du RN sous son premier mandat eut un brin narquois cette réponse à savoir qu'il avait battu Marine Le Pen à deux reprises et qu'il laissait à ses successeurs en politique à en faire autant. L'homme n'est pas à une contradiction près. En 2017 venu de nulle part en politique il s'est fait élire sous l'étiquette d'un nouveau parti La République en marche rassemblant les électeurs se revendiquant d'un Centre droit ou d'un Centre gauche. En 2022 cette filiation en politique ne lui a pas permis de conserver la majorité absolue à la Chambre des députés avec son seul parti. Son action réformatrice l'a contraint à échapper au vote du Parlement pour sa réforme des retraites en utilisant tous les artifices dénoncés de la Constitution par ses opposants.Autant ce vocable de Centre droit que celui de Centre gauche convenait bien pour les premiers aux transfuges de L'UMP devenu PR et pour les seconds à ceux du PS.
Il reste quatre ans à Macron pour asseoir sa réputation de réformateur en évitant de devenir par trop impopulaire dans l'opinion et débordé par les manifestations de rues. Il a besoin d'élargir son électorat à droite sans passer sous les Fourches caudines du PR, et pour cela il lui faut attirer l'électorat de l'extrême droite et il s'y emploie en recherchant d'abord les bonnes grâces des gens d'Eglise avec deux visites au Vatican dont la dernière avec son épouse quand nous avons appris qu'elle même a assuré le pape François de sa prière quotidienne pour une meilleure santé. De son côté Macron vient d'endosser le thème de Marine Le Pen pour la défense de notre civilisation face aux vagues migratoires en dénonçant la dérive de la décivilisation dont notre pays serait la victime. Si le vote populaire échappe de plus en plus à Macron au profit du RM,notre chef de l'Etat dispose dans ce parti d'extrême droite d'une réserve de voix encore prêtes à le rejoindre en cas de dissolution de l'Assemblée nationale pour sa sauvegarde face à l'inconnu que lui réserverait une victoire de Marine Le Pen pour gagner l'Elysée.
Macron n'échappe pas à ses origines dans la bonne bourgeoisie provinciale ou la laïcité n'est qu'un vain mot dans la République.