Fin de partie

La 5ème République a mit fin à la démocratie représentative. Elle a conduit à la disparition des grands partis de gouvernement. Elle a fait du parlement une simple chambre d'enregistrement. Son fondateur, un militaire, un général en instituant l'élection du président de la République au suffrage universel, en le dotant de droits régaliens, a instauré une monarchie républicaine. Ces successeurs et héritiers ont endossé la tunique et se sont complus dans le culte du chef. Au terme de soixante ans d'existence à travers l'expérience de sept chefs d'Etat, la cinquième république a plongé la France dans une crise économique et sociale sévère et durable. Trois indicateurs permettent de dresser le diagnostic économique et social du pays: la dette publique de la France se rapproche de 100% du PIB alors que, obligation résultant du droit communautaire, elle ne doit pas dépasser 60% du PIB, l'industrie manufacturière représente 10% du produit intérieur brut (PIB) en France contre 20,3% en Allemagne, et dans le même temps pour l'ensemble de toutes catégories dans la France entière le nombre de chômeurs atteint 6,6millions. A ce stade, l'élection d'Emmanuel Macron lui-même adepte de l'art de gouverner par ordonnances n'a fait que renforcer l'autoritarisme du régime. Avec son mandat nous vivons la fin d'un cycle politique. Si la France a besoin de réformes contraignantes pour la majorité de la population afin de se redresser et retrouver le plein emploi, cela nécessite de restaurer la confiance des citoyens dans leur représentation parlementaire, fondée sur le retour à de grands partis de gouvernement. Seule une nouvelle Constitution sous une 6ème République pour le retour à une démocratie représentative permettra de répondre à ces aspirations. L'idée n'est pas nouvelle et j'entends encore sur France Culture la voix de cet historien se gaussant d'une telle entreprise. Le débat est ouvert.