L'hirondelle ne fait pas le printemps dit-on mais son retour l'annonce bien. Ici en Haut Poitou elles sont arrivées avec quelque retard dans les premiers jours d'avril. D'une année sur l'autre elles sont de moins en moins nombreuses. Il suffit d'en faire l'inventaire quand sur 17 nids à l'abri de l'étroite avancée et sa gouttière de la toiture du bâtiment le plus proche 5 seulement ont été restaurés par leurs visiteuses, nos hirondelles de fenêtres. Leur raréfaction s'explique par la difficulté de trouver dans le ciel la manne des insectes dont elles se nourrissent. Pollution et pesticides en seraient responsables et comme pour le réchauffement climatique il peut paraître difficile d'en surmonter les effets avant qu'elles ne disparaissent totalement. Faut-il voir aussi dans le faible courant d'eau des rivières affectées par la sécheresse une cause supplémentaire de la raréfaction des insectes.En attendant leurs gazouillis dès le levé du jour dans leurs allées et venues autour des nids nous réjouissent avec l'arrivée des beaux jours.
A leur tour les martinets si noirs avec leurs longues ailes effilées et si familiers avec leurs cris stridents quand en vols groupés ils rasent les toits se font de plus en plus attendre en ce début du mois de mai. Ils désertent nous dit-on les habitats urbains où ils nichent dans des cavitées sous les tuiles qui ont disparu suite à la rénovation de l'habitat ce qui n'est pas le cas de notre village rural. Contrairement aux hirondelles ,les martinets disposent d'un espace de chasse plus vaste pour les insectes qui les portent très haut dans le ciel jusqu'à 1000 mètres mais ce n'est vraisemblablement pas suffisant pour assurer leur subsistance et leur raréfaction qui s'accentue d'une année sur l'autre peut s'expliquer ainsi.
Depuis la dernière semaine d'avril jour après jour je lève la tête et tends l'oreille dans l'attente du concert des cris persans des vols de martinets mais en vain .Aujourd'hui 9mai il pleut par averses et les prévisions météorologiques annoncent la poursuite de ce temps pour la semaine. Il ne faut donc pas s'attendre à entendre et voir les martinets de retour de leur migration avant la mi-mai mais est-ce encore possible quand leur séjour se limite à 100 jours le temps de leur nidification et que dès fin juillet ils sont déjà absents du ciel dans notre contrée.