Louis Bulidon

Retraité

Abonné·e de Mediapart

496 Billets

1 Éditions

Billet de blog 14 mai 2023

Louis Bulidon

Retraité

Abonné·e de Mediapart

Retour sur l'histoire

Louis Bulidon

Retraité

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Alain Finkielkraut producteur sur France Culture de l'émission Répliques a choisi le thème de la Vertu du courage ce samedi avec deux invités, François Sureau pour sa conférence sous la Coupole sur le Courage et Manuel Walls pour son livre le Courage guidait leurs pas. Alain Finkielkraut philosophe académicien est un cabotin sauf lorsqu'il évoque la condition juive et la Shoah pour les sauver de l'oubli de l'histoire. Hommage a été rendu à de grandes figures de l'histoire, Georges Clemenceau homme d'Etat pour le Père la Victoire et trois héros de la Résistance, Jean Moulin, Marc Bloch et Geneviève de Gaulle-Anthoniaz. Notre homme de radio se mettant  en scène s'est présenté comme appartenant à  cette génération de Mai 68 qui laissera peu de traces dans l'histoire estudiantine du Quartier latin si ce n'est de drapeau de la résistance dans lequel s'est drapé notre philosophe comme Benjamin Stora de la même  génération. Pour l'anecdote la figure de Churchill a été associée à Clemenceau afin de lui donner toute sa place dans l'histoire quand Alain Finkielkraut s'est réservé le droit de la critique pour faire de Clemenceau le fossoyeur de la paix avec le Traité de Versailles, jugement vivement contesté par François Sureau.

J'appartiens à  une autre génération celle de la guerre d'Algérie à laquelle j'ai finalement échappé pour être  faiblement irradié contrairement à  la majorité de mes camarades sur le site des essais nucléaires dans le Hoggar.Soixante ans après  les accords d'Evian de 1962 mettant fin à  la guerre d'Algérie aussi bien Alain Finkielkraut si prolixe dans le choix de ses émissions de puis des années que Benjamin Stora l'homme de l'histoire de la colonisation française en Algérie n'ont eu à cœur de rappeler les sacrifices et le courage des 1,3 million d'appelés du contingent qui de 1955 à 1962 furent envoyés en Algérie pour une guerre qui n'était pas la leur mais celle de la colonisation. Douze mille d'entre eux furent tués  dans les combats contre la résistance algérienne et trois cent mille blessés sans compter les traumatisés à  vie. Il n'est pas trop tard pour dénoncer comment l'armée a traité la troupe de ces jeunes soldats de 20 ans. Ils étaient sous le commandement d'officiers et de sous officiers échappés de la guerre d'Indochine vaincus par les Viets et cherchaient une revanche contre les Algériens revendiquant à leur tour leur indépendance. Aucun président de la 5ème République à commencer par le Général de Gaulle et pas même  Jacques Chirac sous lieutenant et servant comme appelé parachutiste n'ont su rendre hommage à  ces oubliés de l'histoire si ce n'est sur les Monuments aux morts et dans l'indifférence générale. Il ne reste plus à  Benjamin Stora président pour la partie française de la commission mixte sur la confrontation des mémoires entre France et Algérie pour l'histoire de la colonisation à rappeler la dette de la France à ces jeunes soldats de l'ombre.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.