Je suis partisan de la laïcité tout court et je me place sous la protection de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat.
J'ai été élevé dans la foi catholique sans être croyant. Les pratiques religieuses de mon enfance et de ma jeunesse m'ont laissé le souvenir des belles cérémonies des messes de Noël et de Pâques quand nos églises étaient bondées de fidèles. De cet apprentissage stérile de la foi religieuse, je n'ai gardé qu'un attachement d'esthète à nos grandes cathédrales aujourd'hui vides. Par mon détachement de la religion, ici, catholique, je suis le disciple d'un grand homme que j'admire Marc Bloch, grand historien médiéviste en érudit de l'histoire de France, combattant de la guerre 14-18 aux 5 citations et héros de la Résistance, fusillé en juin 1944 dont le dernier ouvrage L'étrange défaite écrit à l'été 1940 et publié en 1946, est à lire et relire pour qui veut comprendre les ressorts d'une certaine France nationaliste et fachisante. Cet ouvrage a eu autant d'importance pour moi par le sujet traité que par la portée de son annexe qui n'est autre que le testament spirituel de Marc Bloch écrit le 18 mars 1941. En voici les termes décisifs dont j'ai tiré toute la leçon en revendiquant à son exemple des obsèques purement civiles.
"Je n'ai point demandé que sur ma tombe fussent récitées les prières hébraïques,dont les cadences pourtant, accompagnèrent vers leur dernier repos tant de mes ancêtres et mon père lui-même. Je me suis, toute ma vie durant efforcé de mon mieux vers une sincérité totale de l'expression et de l'esprit. Je tiens la complaisance envers le mensonge, de quelques prétextes qu'elle puisse se parer, pour la pire lèpre de l'âme. Comme un beaucoup plus grand que moi, je souhaiterais volontiers que, pour toute devise, on gravât sur ma pierre tombale ces simples mots Dilexit Véritatem."
J'ai retenu la traduction suivante : " Il vénérait, chérissait la vérité."