Passées les dernières saintes glaces de ce printemps tardif, du 9 au 13 mai, nous avons scruté le ciel et tendu l'oreille en vain. Dans les jours qui ont suivi le fond de l'air a été exceptionnellement froid et cela a-t-il suffi à arrêter la migration des martinets dans notre région poitevine.Toujours fidèles, les années précédentes ils revenaient dès les premiers jours de mai. Nous les apercevions tournoyant avec leurs cris stridents très haut dans le ciel.
Sans aucun espoir en cette fin de journée du 22 mai nous avons observé le ciel où tournoyaient avec leurs gazouillis de nombreuses hirondelles chassant les insectes pour nourrir les oisillons à portée d'ailes de leurs nids de boue séchée. Nous avons été pris par surprise quand volant en rase motte et si vite au point d'affoler les hirondelles, trois martinets noirs,trois seulement ont fait leur apparition sans nous alerter par leurs cris stridents. Ils sont si rares que nous n'avons décelé aucune autre présence très haut dans le ciel avant le coucher du soleil.le lendemain ils sont bien là voisinant avec les hirondelles mais si peu nombreux. Il reste moins de cent jours pour leur nidification et le nourrissage de leurs oisillons. L'impératif des derniers jours de juillet comme dates limites de leur départ laissera les petits martinets au nid avant leur envol et survivront-ils après le départ des adultes.
Une raréfaction si brutale du martinet noir annonce t-elle l'extinction progressive d'autres oiseaux migrateurs avec ou sans lien avec le réchauffement climatique. En ce printemps le coucou jusqu'ici s'est fait peu entendre contrairement aux années précédentes dans notre campagne. Il ne nous reste plus qu'à entendre les ornithologues se prononcer sur le sujet