Les maladies se soignent et la médecine fait des progrès chaque jour.Marine Le Pen porte un nom sans qui elle n'était rien. Elle est l'héritière en politique de Jean-Marie Le Pen vieux briscard de l'extrême droite dont il a exploité pour son compte l'antisémitisme et le racisme. Cet héritage elle le porte comme une croix celui du nom d'un homme qui a dit et redit sans se renier qu'il n'était pas sûr que les chambres à gaz avaient exitées car il n'en avait jamais vu. Son engagement en 1957 dans la guerre d'Algérie lui a valu de nombreuses mises en cause quand pour lui il s'agissait de mater les hommes de la résistance algérienne. De ce passé paternel Marine Le Pen a retenu son rejet de l'immigration surtout venant de l'autre rive de la Méditerranée. La route de Marine Le Pen vers la conquête de l'Elysée soulève la question de ses accointances avec le Kremlin et les quatre heures de son audition devant la commission d'enquêtes du parlement sur les conditions du financement de sa dernière campagne électorale par une banque russe laissent bien des zones d'ombre. Au delà de sa photo avec Poutine qu'elle aimerait bien faire oublier, ses prises de positions favorables sur le rattachement en 2014 de la Crimée à la Russie, son temps d'hésitation pour dénoncer l'invasion de l'Ukraine par la Russie, son insistance à considérer toujours la Russie de Poutine comme un interlocuteur valable de la France font douter de son indépendance à l'égard de l'autocrate Poutine qui n'hésite pas à brandir l'arme nucléaire dans son conflit avec l'Ukraine. Jamais depuis les années 1930 l'extrême droite n'a été aussi proche de la conquête du pouvoir avec pour porte-drapeau la famille Le Pen sous le regard goguenard du vieux patriarche.
Il reste quatre ans à la France libre de ses démons d'un autre temps pour nous faire oublier ce clan Le Pen. Tous les regards se portent sur les héritiers de Macron dont la liste s'allonge de jour en jour d'Édouard Philippe à Élisabeth Borne mais l'impopularité du macronisme risque de faire beaucoup de déçus pour l'élection de 2027. La gauche portée autrefois par le PS et le PC a perdu toute crédibilité avec son substitut la France Insoumise dont Melenchon et son sosie François Ruffin font pâles figures face à la fascination pour le clan Le Pen d'une partie des classes populaires. Mais alors d'où peut venir le salut!
La réponse est dans l'émergence sur la scène politique d'hommes nouveaux. Comment ne pas croire qu'ils n'existent pas à gauche dans une France qui a connu Léon Blum et le Front Populaire et les congés payés pour la classe ouvrière, Jean Moulin et le programme socialisant du Conseil National de la Résistance et l'espoir soulevé par une figure aussi emblématique que Pierre Mendes France écarté du pouvoir par les partisans de l'Algérie française. Mais l'homme ne suffit pas, faut-il encore qu'il ait un programme. En 1981 Mitterrand a gagné les élections avec trois engagements, l'abolition de la peine de mort,l'âge légal du départ en retraite porté de 65 à 60 ans et la lutte contre le chômage. Marine Le Pen n'est qu'une vendeuse d'illusions comme cela a très bien réussi à Macron son modèle. L'homme providentiel attendu de la gauche n'aura pour programme que celui d'une démocratie sociale dont il devra nous en donner les clés.