Le scénario serait donc celui de l'essoufflement, de la peur de la répression, de la résignation.
Ce serait celui d'en prendre encore pour quatre ans juste en espérant que ne se produise que le moins pire, en acceptant le passage de cette réforme odieuse, que ce soit au niveau du fond ou de la forme, et donc, par conséquent, d'accepter toutes celles encore à venir, les lois futures qui poursuivront l'enterrement autoritaire de l’État social, écologique, égalitaire et solidaire, au profit du profit de quelques-uns, des exonérations patronales, de la non taxation des riches et des pollueurs, du recours aux cabinets conseils, de la tranquillité de la corruption, maintenu à coups de matraque et de gaz et d'instrumentalisation de la République.
Ce serait donc celui qu'ils dictent afin de faire taire des millions de Français qui ne veulent pas accepter
ni cette réforme
ni une eau privatisée et gaspillée
ni une terre brûlée à l'incendie ou au chimique, dévastée
ni la pauvreté, encore moins la très grande pauvreté
ni l'absence de partage et de solidarité
ni le mal-logement
ni les passoires thermiques
ni l'absence d'augmentation de salaire
ni l'angoisse des factures
ni la dérèglementation, ni la flexibilité, ni la loi des marchés
ni la fin des allocations contre les difficultés
ni la chasse au chômeur, au demandeur d'asile
ni la poursuite de la casse de l'hôpital
ni l'école sans plus aucun vrai enseignant
ni la mort des services publics égalitaires
ni une vieillesse dans la galère
ni une jeunesse dans la misère
ni un entre-deux usé et angoissé du lendemain
ni les déserts médicaux, ni la privation de soins
ni la non visibilité de la pénibilité et de la souffrance au travail
ni la maltraitance dans les ephads
ni le non respect de la personne et des individus
ni la start-up ni l'uber files nation
ni les cabinets conseils
ni la suppression de l'ISF
ni la non taxation des pollueurs
ni l'absence d'investissement dans les énergies renouvelables
ni l'agrobusiness
ni le gavage des riches
ni la réduction d'un parlement à néant
ni la répression de l'expression de l'opposition
ni les violences policières
ni l'absence de démocratie
ni le détournement de l'argent public vers les profiteurs de crises
ni la corruption des politiques
ni l'utilisation de fonctionnaires pour se faire élire (à 9 voix près ?)
ni l'utilisation et la manipulation d'électeurs
ni être ces gens qui ont été des essentiels
ni être des esclaves du pouvoir
ni être ces gens qui ne sont rien
ni qu'on les divise
ni qu'on les méprise
... et tout ce que l'on peut lire sur les pancartes qui ont envahi la France toute entière depuis des semaines !
Au soir du 10eme acte de manifestation, les voilà qui parlent à nouveau d'essoufflement. Ils ne parlent pas de ces pancartes "ni ni", non, que des chiffres, montée et descente ! Et des violences. Juste avant, les voilà qui propagent encore la peur : "les renseignements territoriaux nous prédisent une montée des violences après Sainte-Soline..." Ils ne disent pas que les "boutiques vandalisées" sont un peu partout des vitrines de banques et distributeurs. Ils disent qu'il y a des heurts avec la police. Est-ce nouveau ? Et est-ce vraiment étonnant ?
La seule nouveauté est de leur côté avec les formes de violence et de répression qu'ils exercent.
Et dans les histoires qu'ils racontent et celles qu'ils passent sous silence.
Nous parlent-ils par exemple de ce maire, victime de l'extrême-droite le 22 mars dernier ?
Non, bien sûr. Ce maire a l'intention d'ouvrir un centre d'accueil pour demandeurs d'asile. Ceci ne va pas vraiment avec la future loi immigration de l'Intérieur... Et, l'extrême-droite leur fait moins peur que la gauche, sans parler du fait qu'elle leur est fort utile à divers moments, ce même si leur jeu politique est de plus en plus malsain et dangereux avec les années.
"Après moi, le déluge !" et, "En même temps", "Pendant moi, guerre au peuple et à la gauche" ! C'est cela qu'on appelle "un maître des horloges" ?
Le maître n'est maître que si son scénario marche, c'est ainsi dans tout jeu de rôle. Et, il semble bien que le scénario du maître soit clairement transparent aux yeux d'un très grand nombre désormais et que, bien que par moments comme au 10e acte "un peu étouffé par intox et bourse serrée", ce peuple "ni ni" qu'ils prétendent être "meute affublée de ses revendications irréalistes", ne soit pas "essoufflé" mais bel et bien porteur d'un tout autre scénario et toujours bien présent sur le plateau !
Alors, à bon prédicteur : le jeu de rôle, non, n'est jamais fait !