"SONDAGE. Européennes : le RN confirme sa première place, unie la gauche arrive ex aequo."
Ainsi titrait "Le Journal du Dimanche" dans sa dernière livraison. Or ce titre correspond à ce que je ressens et que j'ai exprimé à plusieurs reprises sur Facebook, avant que ne paraisse l'hebdomadaire. Sinon, je n'y aurais pas prêté plus d'attention que celle méritée par un sondage.
Dans le peuple de gauche et chez les écologistes, la préparation des prochaines élections européennes sera sous la puissante influence de l'expérience du mouvement populaire en cours. Il aura mis en évidence un affaiblissement de la macronie dont profite surtout l'extrême droite, de fortes exigences démocratiques et une aspiration à l'union qui s’est concrétisée dans le soutien apporté au rôle essentiel joué par l'unité de l'intersyndicale.
La nouvelle configuration politique issue des dernières élections législatives crédibilise la possibilité pour une liste d'union des forces de gauche et écologistes de l'emporter sur les listes présentées par Renaissance, LR et le RN.
Splendide prolongement d'une mobilisation de plus de quatre mois ! Magnifique préparation d'une possibilité de victoire lors de la prochaine élection présidentielle ! Garantie pour tous d'avoir de nombreux députés européens grâce au scrutin proportionnel national. Coup d'arrêt à l'ascension de l'extrême droite.
Quelle composante de la Nupès osera prendre le risque de compromettre de telles perspectives pour afficher ses singularités et se refaire une santé après le désastre enregistré à l’élection présidentielle ? Comment croire que les divergences sur le projet européen, bien réelles, sont telles qu'elles seraient insurmontables. Elles ne datent pas d’aujourd’hui, ce qui n’a pas empêché des gouvernements de gauche d’assumer leurs responsabilités. Si cette fois, cela s’avérait impossible, quel mauvais message serait adressé au pays tandis que l’extrême droite bénéficierait d’un nouveau tremplin pour la prochaine élection présidentielle.
Deux composantes de la Nupès, le PS et LFI, se sont déjà prononcées en ce sens.
Il reste aux progressistes qui partagent ce point de vue à se faire entendre, sur le projet comme sur la liste commune, pour convaincre les deux autres.
L’enjeu est de taille.