Parmi les solutions envisagées par le nouveau ministre de l'Education nationale pour faire face à la crise de recrutement des profs, il y a l'abaissement du niveau des connaissances et compétences auquel ils sont recrutés.
En 1947, au sortir de la guerre, la commission Langevin-Wallon, deux communistes, prévoyait au contraire de l'élever. A l'époque, elle proposait que tous les profs, de la maternelle à l'entrée à l'université, pour enseigner, soient titulaires d'une licence universitaire. Véritable révolution qui ne faisait plus dépendre le niveau de connaissances des enseignants de l'âge des enfants auxquels ils dispensaient leur enseignement !
Trop révolutionnaire sans doute puisqu'il fallut attendre 1990 et la création des IUFM pour un passage à l'acte. Très critiqués dans leur mise en oeuvre, des IUFM, il n'en existe plus et reste encore beaucoup à faire sur le chantier de la formation initiale et continue de tous les profs de la maternelle à l'université, chantier qui, indissociablement, associe le haut niveau de connaissances requis par le niveau de développement atteint par notre société, en lien avec la recherche et l'acquisition de compétences professionnelles au contact avec la réalité des classes.
De longue date, les organisations syndicales font des propositions pour enfin apporter une réponse moderne satisfaisante à la question centrale de la formation des maîtres, qu'elles inscrivent dans leurs exigences de revalorisation de la fonction enseignante. Le gouvernement aussi mais pour en réduire la portée ! Les mêmes organisations syndicales ont aussi depuis longtemps des propositions sérieuses pour résorber la précarité, former et titulariser les contractuels de l'Education nationale. Et tout cela converge vers la question politique du niveau d'investissement que notre pays doit consacrer à son Ecole publique comme à son Hôpital public. Au minimum, celui envisagé par Langevin et Wallon en 1947.