samedi 5 novembre 2011
Recette d'antan : le pudding de mémé Thatcher à la mode néolibérale
Puissante, lucrative et dévastatrice. Elle se décline en ces termes.
- Cueillez un peuple en bonne forme, particulièrement confiant dans son prochain.
- Prenez grand soin de lui ôter un à un ses moyens d'évasions et d'élévation car il pourrait vous échapper.
- Procédez sournoisement en prenant tout votre temps, même des années pour ne pas l'effaroucher. Il s'agit d' extraire une à une les ailes du sensible.
- Collez-en de fausses plumes à la place. S'il vous dit qu'il ne peut pas voler avec, dites lui bien que s'est de sa faute, qu'il est trop bête. Rappelez-lui qu'il n'a pas que ça à foutre surtout.
Voler ! Et puis quoi encore !
- Profitez pour tout lui enlever, tant pis pour lui. Dites-lui que le vol ne sera désormais que pour certains. Ceux qui sont contents de leur fausses et gigantesques ailes. S'il n'y a plus d'ivresse, il y aura de l'encombrant qui se verra de loin, envahissant tous les esprits pauvres en quête de stimulie. Il faut être ferme et définitif.
- Mettre le peuple dans un grand vase de cristal à facettes afin que sa vision soit constellée de fait divers, de publicité, de fêtes et de jeux bêtifiants joués par d'autres personnes, jeunes, belles, refaites et pleines d'humours et de moyens, dont les fausses plumes à paillettes brilleront de tout leur grand vide. Le peuple alors ne se sentira plus du tout dans le coup. Il finira par céder sa place de vie en s'excusant, c'est naturel.
- Mêler aussi à la pâte molle une ambiance un peu effrayante, racontez-lui des histoires de meurtres, de viols, d'enlèvements et des maladies incurables.
- Parsemer le tout de divers soucis colorés, quelques louches de frustration, deux ou trois cuillères de difficulté économique, indispensables, oui, oui, oui !
- Prendre un fouet, ou mieux, une guerre, mais le top, si vous en avez la possibilité, une bonne crise économique. Battre bien fort de façon à attendrir la masse.
- Bien abrutir le peuple avec des idées fausses sur son voisin afin que la cohésion sociale éclate et que la solitude, arme fatale, finisse par avoir raison de sa moindre volonté.
- Continuer à lui faire croire que l'on s'occupe de lui, qu'il n'a pas à s'en faire, que l'on pourra arranger toutes ses petites misères.
- Souriez en le mettant au four, le peuple travaillera et enflera le temps qu'il faudra. Sortez-le quand vous le trouverez suffisamment doré et bien gonflé.
- Là se trouve le point crucial il ne faut pas qu'il redescende de peur qu'il ne nous fasse une bonne vieille révolution.
- Façonnez-le une dernière fois avec une main plus ferme. Mettez le paquet ! Après l'avoir délicatement posé sur l'étal en lui jouant du pipeau, vendez-le sur champ ! Le peuple sera alors plié et emballé dans les deux sens du terme.
- Résultat : vous vous en serez mis plein les fourgues rien que pour votre gueule...