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Billet de blog 21 mai 2023

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Lettre Ouverte à Raphaël Enthoven

Raphael Enthoven n'est pas un contempteur de M Macron

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Cher Raphaël

Je vous connais un peu, et je vous ai admiré. Grace à vos émissions de vulgarisation de philosophie. Sur France Culture notamment.

Et c'est sur France Culture que je vous ai découvert politiquement. J'ai aussi découvert votre mauvaise foi. Ou votre faible culture politique. Ou du compromis, c'est pareil.

Vous avez commencé votre interview sur France Culture par un préambule disant que vous n'étiez pas un défenseur du Président. Et effectivement vous avez bien fait de nous prévenir, car l'auditeur qui n'aurait pas entendu cette phrase aurait bien eu du mal à le croire.

Qu'on ne s'y trompe pas, je ne vous conteste pas du tout le droit d'être Macronien. Mais la faiblesse de vos arguments, due sans doute à la colère de voir la bourgeoisie libérale, être contestée par la masse des idiots, (vous savez, ceux qui tapent sur les casseroles) vous a fait sortir de vos gonds.

Je ne vous cache pas qu'au début j'en étais contrarié et au fur et à mesure de votre enfoncement dans la vulgarité, la banalité de vos propos m'a laissé pensé que "nous" avions raison.

Vulgaires où ça ? Taper sur une casserole serait idiot. Contester une loi promulguée serait anti-républicain. Macron ne serait pas sourd !

Lundi 1er mai j'ai vu des gens (je doute que vous y fussiez) sous la pluie à Grenoble, jamais aussi nombreux, joyeux de se retrouver pour défendre la liberté de vivre. Et les casseroles y étaient pour beaucoup.

Les casserolades, M Enthoven, sont la preuve d'une vigueur démocratique. Les casseroles sont un symbole. Vous savez tous ces symboles que le pouvoir nous fait régulièrement gober pour mettre en scène son action, ceux-là ont l’heur de vous plaire, mais pas les nôtres. Les nôtres sont idiots. Le bruit de ses casseroles serait un empêchement de la parole.

Sauf que... le Pouvoir ne fait que galvauder sa parole, il ne suffit que de voir les changements de pieds durant le covid, pour ne prendre que cet exemple.

C'est bien le pouvoir qui a annoncé vouloir faire voter cette loi ? On a vu le résultat. N'est il pas normal que le peuple lui rafraîchisse la mémoire ?

Oui M Macron peut promulguer mais oui le peuple a le droit de manifester et de contester. Il aimerait bien pouvoir participer à un référendum, mais tout est verrouillé, car en plus de 10% des inscrits sur une pétition, il faut l'aval du conseil constitutionnel, dont plusieurs membres ont eu affaire à la justice. Je rappel qu'en Suisse et en Californie il est nécessaire d'avoir au plus 2% des inscrits et là pas de CC.

Vous dites ensuite que nous ne sommes pas dans un régime autoritaire. Oui nous sommes toujours en démocratie, je vous l'accorde mais attention l'étau se resserre. Je vous renvoie vers les propos de Mesdames Simonnot et Hédon sur les conditions des gardes à vue, l'instrumentalisation de la police face à la contestation sociale.

Non il n'est pas normal M Enthoven de perdre son sourire, sa main ou son œil dans une manif à cause d'un LBD ou d'une grenade. Comme il n'est pas normal qu'il y ait 3000 policiers à Ste Soline pour 6000 manifestants.

Le plus triste dans tout çà, c'est que vous êtes tellement isolé de la grande masse de la population que votre discours n'a plus rien d'universel.

Vous avez commencé votre interview par vous détacher de tout lien avec M Macron, pourtant à la suite de vos propos je ne peux m’empêcher de penser que vous partagez énormément de choses avec lui. Je suis même prêt à parier que vous n’êtes pas contre cette réforme des retraites. C'est votre droit mais pourquoi si mal le cacher...

L'interview croisée avec Barbara Stiegler sur Fcult

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