Les artistes de rue ne sont pas des employés municipaux, gracieusement corvéables par les pouvoirs publics afin d’égayer des rues rendues chaque jour plus triste par les contrôles et les restrictions qui nous sont trop souvent imposés.
Les artistes de rue sont parfois des clowns, mais jamais des poupées de chiffons. Les artistes de rue, êtres de chair et de sang, de mains et de pieds, de peau et d’os, d’eau et de sang, ne se nourrissent ni du bitume qu’ielles foulent, ni des regards des passant.e.s. Artistes, ielles ont un statut, et celui-ci doit les faire vivre. Artistes de rue, ielles ont un lieu, la rue, et demandent qu’on les laisse y vivre.
Les artistes de rue ne sont pas des criminel.le.s, et, plutôt que de représenter un danger quelconque pour qui que ce soit, ielles sont le symbole de ce que les semeurs de haine et de peur ont perdu, que la rue nous appartient, et que nous continuerons à nous y croiser, y danser, nous y aimer, nous y embrasser, nous y rencontrer, nous y parler, sans aucun frein ni aucun contrôle.
Les artistes de rue sont des veilleurs infatigables, qui chaque jour, dans diverses rues, ruelles et places de ce pays et du monde, font vivre la beauté et l’offrent au regard de tous –beauté qui est joie, rire, jeu et partage.