Le sud-africain Mike Horn est reconnu mondialement pour ses nombreuses prouesses en tant qu’expéditeur à travers les régions les plus dangereuses de la planète. Plus récemment, accompagné de son acolyte, le norvégien Borge Ousland, les deux expéditeurs ont décidé de réaliser une traversée de l’Océan Arctique. Cependant, les conditions climatiques ont été encore plus difficiles que prévu en raison d’une banquise toujours plus fragile. Retour sur cette expédition hors du commun qui prend une dimension écologique importante.
Une expédition impressionnante
L’objectif des deux compagnons d’expédition était initialement d’effectuer une traversée de l’Océan Arctique pour une durée de deux mois et demi. Ils sont partis de la ville de Nôme en Alaska par voilier fin août avant d’atteindre l’Arctique début septembre. Il était alors prévu que les deux acolytes parcourent environ 1500 kilomètres à ski, et cela en deux mois et demi. Cependant, leur expédition ne s’est pas déroulée comme prévu en raison des conditions climatiques toujours plus alarmantes. Il leur a fallu finalement 87 jours afin de parcourir leur itinéraire initial. Cela s’explique majoritairement en raison de leurs déplacements qui se sont avérés particulièrement difficiles. Il semblerait que la couche de glace soit de plus en plus fragile et qu’elle ai tendance à plus dériver qu’il y a quelques années. Par ailleurs, au vu de l’expédition qui se prolongeait, les deux hommes ont été à court de vivres et ont dû être réapprovisionnés. Néanmoins, ils sont tout même parvenus à atteindre le brise-glace norvégien le Lance le dimanche 8 décembre.
Une comparaison alarmante avec leur expédition de 2006
Les deux aventuriers ont, depuis dimanche, témoigné d’une expédition particulièrement difficile qui les a mis face à des obstacles inquiétants. En effet, les deux hommes avaient déjà effectué une expédition similaire au cours de l’année 2006. A cette époque, les conditions climatiques étaient bien différentes, avec des températures avoisinant les -45 °C à cette période de l’année. Tandis que lors de leur récente expédition, les températures sont montées jusqu’à -2°C. Une différence de taille pour un mois de novembre, ils notent aussi n’avoir vu aucun ours polaire. Par ailleurs, la couche de glace s’est considérablement fragilisée. En 2006, elle atteignait environ trois mètres tandis qu’elle se situe aujourd’hui entre 1 et 1,50 mètres. Enfin, les expéditeurs ont également observé une accélération de la dérive de la banquise, qui selon les chiffres, augmente d’environ 15 % chaque année.
Une situation particulièrement critique face à l’urgence climatique
D’après plusieurs scientifiques, cette expédition relate de l’urgence climatique dans laquelle nous évoluons actuellement. Ils soulignent le fait que les océans se sont énormément réchauffés ces dernières années, et plus particulièrement au cours de cet été. L’air s’est également réchauffé et s’est dirigé vers les pôles, ce qui explique en partie les températures anormales dans ces régions à cette période de l’année. Ils estiment que les pôles sont les zones les plus touchées par le réchauffement climatique, en nommant ce phénomène comme étant une amplification polaire. Il s’agit aussi d’un phénomène qui devrait davantage nous alarmer face à l’urgence climatique qui devient de plus en plus observable.