Une autre fin du monde est possible
On n’a pas envie d’en finir
Malgré la peur de l’avenir
Plus on bouge moins on avance
On se croirait presque en vacances
Quand soudain devant nous se dresse
Un trouble Himalaya de stress
Poète est un Sherpa qui porte
Notre pesant barda de vivre
Et punaise sur notre porte
Ce poème arraché au livre
Ça chauffe tout partout ça brûle
Hydres-autos, oiseaux-missiles
Océans gris aux péninsules
Amarrées aux égouts des villes
Poète est un Sherpa qui porte
Notre pesant barda de vivre
Et punaise sur notre porte
Ce poème arraché au livre
On se dit que tout est foutu
Qu’on a franchi le mur du rien
Plus besoin que d’autres nous tuent
Suffit d’y mettre un peu du sien
Poète est un Sherpa qui porte
Notre pesant barda de vivre
Et punaise sur notre porte
Ce poème arraché au livre
Que ces mots où nos yeux se posent
Fredonnent nos derniers désirs
Qu’à les dire nos lèvres closes
S’ouvrent – avant de se flétrir
Qu’on finisse par en finir
Avec la peur de l’avenir