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Billet de blog 18 septembre 2013

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Á qui appartient-on ?/Au sujet de la prostitution

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Prostitution. Ce sujet, évoqué subtilement par Antoine Perraud mardi 17 septembre, me conduit, parce qu'il m'intéresse, à publier en blog mon commentaire. Que voici :

_______________________________

Tout comme Antoine Perraud dans cet article, vous élevez/aiguisez le débat. Je suis d'accord avec vous et - aussi - avec la manière de Perraud d'aborder ce sujet. (à OLCHANTRAINE)

<<<Les premiers affirment le droit de faire commerce de son corps en insistant sur le consentement contractuel, les seconds veulent mettre fin à une violence légalisée fondée sur une forme de traite des êtres humains. Les prostitué(e)s : individus autonomes ou éternelles victimes ?>>> écrit-il.

à  Perraud +++ pour poser les justes et bonnes questions en usant des mots justes....

Pour ma part, même si c'est dangerous, j'opterais pour les premiers  - qui évoquent le consentement contractuelCar qu'est-ce d'autre, au fond du fond que le "contrat de travail" en vigueur tel qu'aujourd'hui, auquel sont contraints tous les autres, qu'un "consentement contractuel" ??? Même droit / même loi.

Seul le fait que des individus (appartenant cependant, pleinement et tous, à la communauté humaine telle qu'elle se présente) ne sont pas maîtres de leur sexualité. Soit par "défaut hormonal" ou "cérébral" ou "culturel" ou psychologique", soit par disgrâce physique, soit résultant d'un handicap physique, soit encore par mésalliance et pression par le mariage bourgeois... sont susceptibles d'avoir recours à la prostitution. Ou encore ceux, plus simplement, en quête d'"évasion esthétique" parfaitement légitime, exactement comme on irait au ciné ou au théâtre : on peut et l'on doit les comprendre ! Et tout ça, ça en fait du monde : beaucoup, beaucoup !

Ce "segment de marché" est large, très très large, sans doute plus que celui des amateurs de 4X4... Bref, plus large que fabriquer, pour tous ceux qui s'y livrent, des lave-linge, des salades, des barquettes de viande merdique qui seront jetées, des fusées, des bagnoles, etc. Une activité (travail salarié) qui ne nourrit pas/plus vraiment ses hommes (et femmes)... Désormais, l'auto entrepreneur vendra son corps, pas forcément son âme... Toujours pour capter un peu plus une part de la richesse qui lui fait défaut et s'éloigne.

Il faut considérer que là où le prostitué qui a choisi ce sort et qui n'est pas sous la coupe d'un réseau d'exploitation (de l'homme par l'homme") est, tout comme le salarié surexploité de ces temps-ci, un "travailleur libre", peut-être plus libre ? (artisan ? auto entrepreneur ? pourquoi pas ?).

Il resterait donc à mesurer ce que cela dit (dirait) des autres, clients ou pas, de celui et de celle qui ne doivent leur survie qu'à leur seul travail, quel qu'il soit, prisé ou dédaigné, en fonction d'une météo mondiale qui leur échappe. Eux aussi se vendant à d'autres en somme... 

Un poudrière, n'est-ce pas ?

Pénaliser ou libéraliser ? Voilà deux faces d'une même hypocrisie pour ne pas aller à l'essentiel et se dispenser de toute question dangereuse. 

Seule question - grave :  la mécanique du capital ne va-t-elle pas s'emparer de ce "grand marché du désir et de la frustration"(*) pour réduire/soumettre à son profit, "encadrer", ces "initiatives désordonnées et anarchiques" qui n'échappent à sa loi d'airain que par la pruderie/hypocrisie séculaire (sur fond de religiosité partagée par les trois monothéismes) qui accompagnèrent sa domination - séculaire elle aussi ! ?

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