Au Congo-Brazzaville, pays où la misère de 92% de la population et le bonheur de 8 % s’opposent et croissent dans les mêmes proportions, il n’est plus rare de rencontrer des partisans du régime politique actuel se vanter publiquement d’appartenir à une loge maçonnique et de justifier leur « pouvoir » et la richesse matérielle qui va avec par cette appartenance.
Il m’a d’ailleurs été rapporté, par un africain ayant séjourné récemment au Congo, qu’à la question posée : Que faites-vous dans la vie et qu’elle est votre métier ? Un jeune brazzavillois d’une trentaine d’années roulant dans une grosse voiture 4 x4 toute neuve ne s’est pas gêné de répondre : « Je n’ai pas de métier ; j’ai un travail. Je suis le petit ( sisi séléngué en lingala ) d’un ministre dans la franc-maçonnerie ».
Observateur de la vie politique congolaise et française mais engagé aux côtés des plus démunis, je prends donc la liberté de m’interroger dans vos colonnes sur la franc-maçonnerie et le pouvoir.
Qu’est-ce que, dans le fond, la franc-maçonnerie ?
Une association caritative ou une machine à appauvrir et à tuer les congolais ?
Pourquoi en France cette confrérie s’érige-t-elle en garant de la laïcité et, dans une certaine mesure, de la constitution alors qu’au Congo-Brazzaville « les frères la gratouille » ont tous accompagné Sassou Nguesso dans son changement de constitution et dans son « allons seulement » ?
Souvenons-nous que les plus hauts représentants de ladite confrérie s’étaient opposés (en 2008) au Président de la République français Nicolas Sarkozy lorsque celui-ci avait simplement évoqué la supériorité du curé et du pasteur sur l’instituteur.
Si, comme d’aucuns l’affirment, appartenir à une loge maçonnique développe le sens de l’écoute, permet l’élévation de soi et des capacités de régler les conflits, pourquoi Sassou Nguesso qui se proclame publiquement « chef maçon » ne s’est-il pas retiré du pouvoir après avoir perdu, avec 8% des voix, la dernière élection présidentielle du 20 mars 2016 organisée pourtant par lui-même ?
Peux- on imaginer un chef de l’Etat français se maintenir à l’Elysée, comme un vulgaire squatteur, après avoir été battu à l’élection présidentielle ?
Existe-t-il deux franc-maçonneries : L’une constructive au Service de la France et l’autre destructive réservée au Congo-Brazzaville, à Sassou Nguesso et à son clan ?
Enfin, il faut le dire : Le Congo-Brazzaville n’est actuellement qu’un vaste camp de concentration dans lequel la franc-maçonnerie joue le rôle de « chambre à gaz des cerveaux ».
Patrick TCHICAYAT
Simple citoyen.