Triste journée pour la grande majorité des homosexuel(le)s que ce 13 janvier 2013. Qu'ils aient été 350 000 (estimation police) ou 800 000 (organisateurs), la manifestation contre le mariage pour tous a été un succès. Que le projet de loi passe ou non, le mal est fait. Je pense à tous ceux d'entre nous qui ont un jour connu l'exclusion, les insultes ou les violences homophobes.
Certains s'empresseront de se justifier en prétendant ne défendre que le droit des enfants et la non commercialisation du corps de la femme. Or ces enfants élevés au sein de couples homoparentaux (car il s'agit bien d'une réalité sociale de fait) sont étrangement réduit aux silences. Quant à la gestation pour autrui, elle n'a jamais figuré dans le projet de loi puisque interdite en France.
Depuis les débats autour du mariage pour tous, Elisabeth Ronzier, présidente de SOS Homophobie, souligne : «en décembre 2012, nous avons eu trois fois plus d’appels qu’en décembre 2011. Il s’agit d’une hausse d’environ 30% sur l’année, à cause des derniers mois.»
Selon des études menées sur ces trente dernières années, les jeunes homosexuels, bisexuels ou identifiés comme tels présentent des risques de 6 à 16 fois plus grands d'effectuer une tentative de suicide. Ces mêmes études mettent clairement en évidence que ce n'est pas l'orientation sexuelle qui est directement en cause dans ces tentatives, mais bien les attitudes d’agressivité et d’exclusion parfois perpétrés au sein même de la cellule familiale.
Le bien de l'enfant dans tout cela ?
La sexualité n'est pas un choix mais une réalité autour de laquelle nous nous construisons. Elle est intrinsèque à ce que nous sommes. Refuser l'égalité des droits aux homosexuel(le)s, c'est nous refuser tout court.