France
Utopie de l’enfance. Fin d’abondance. Manteau de misère.
La culpabilité est un petit soldat masqué.
Sainte histoire du jeune homme abattus par ses chers
Disciples aux yeux grands ouverts d’admiration
Face à un maitre, distant et cruel dans la rigidité
D’une parole mêlée aux actes, en adéquation
Avec le charisme qu’il faut toujours aux élus,
Reconnu aux symboles, à la foule et aux miracles
Instrumentalisés peut être, par la force de la rue
Qui broie, soulève et avale les propagandes
Toujours plus hautes qu’elle-même, écoulées
Dans les boyaux des résistances ancestrales, grandes
Dans l’ancrage au pavé, au parvis, au trottoir
De la rumeur qui cavale et condamne tout
Et son contraire, à la seule force du pouvoir
D’une classe qui condamne certaines tranches
Dont elle se croie différente. Elle, qui a appris
A consommer la vie sur les modèles d’outre-manche.
Mais bien sûr, comment vivre ? et bien vivre alors ?
Sous souffrir des réflexions soucieuse d’une enfant
Qui plonge dans les écueils dont elle se défend corps
Et âme. Lourde est la pensée pour une jeunesse anéantie
Par les participations historiques bien révisées
Dans les programmes scolaires et les grandes sorties
Cinématographiques. L’éthique manque toujours d’uniformité
Elle grouille dans les artères, silencieuse, bien loin
Des paysages étalonnée qui font briller les mandatés
Sans bavures. Les images et leur poids… si vites
Zappées. La mascarade des urnes bien employée
A convaincre de l’authenticité des vrais parasites.
Le choix est entre les mains d’œuvres et de peurs.
Mécanismes fragiles mais huilé sur les mêmes
Modèle précédemment cités… Me voilà pleine de rancœur
Dans un discours bête à pleurer, tristement
Révolutionnaire dans une époque où rien n’a moins
Le goût de l’aventure que cette idée, ironiquement
Passée. Peut-on vivre avec des idées, hors du fracas
De l’adolescence passionnée ? De la dépression résignée ?
Je regarde autour la jeunesse et la vie vivante casse
Sa propre branche accrochée au jugement des vieux
Ici. Toujours soumise à l’héritage collectif,
Au dictat monétaire de ces mêmes vieux.
Je ne veux parler ici que de politique. Et pourtant
Ce n’est pas ma place, c’est certain. Il faut
Parler de l’amour, qui nous sauve des engagements
Ephémères où se tarissent immanquablement
Les convictions profondes, dans l’accaparation
Maladive des pensées de faibles courants.
Et je suis d’une jeunesse, à qui on a trop répété
Qu’elle était ignare et inculte ; alors oui, je manque
Surement de dates et de repères pour bien articuler…
Je ne veux parler que d’un pays de mafieux
Déguisé en camion de pompiers. Humanitaire
Est notre armement. La première place des anxieux.
Cela fait bien longtemps que les fiers défilés
Ne servent plus qu’à montrer ce qui n’existe plus
Les rassurantes parades de la force défensives et,
Contente de ce carnaval du dimanche. Les rituels
De la nation, foulant le long des quais, les pavés
Pour un droit bafoué à chaque élection nouvelle.
Orchestre d’élus, marionnettes dorées de soleils fiscalisés
Par le labeur des votants tristes et incompris, s’en retournant
A leur terre, s’en retournant dans les campagnes belles, pillées
Par de vaines paroles. Accusés de vulgaires raccourcis
Caricatures grossies par les concerts médiatiques sachant
Jouer d’impartialités faussées dans cette effroyable harmonie.
Pays déroulant ton manteau de misère. Tes petits t’aiment encore
Mais n’est-il pas là, sous la grève, l’ultime sursaut des valeurs anciennes
Poreuses et fatiguées à présent, par ce monde neuf qui nous dévore ?