Dans le contexte du recensement en cours dont les premiers résultats ont été publiés ces derniers jours (47 millions d'habitants, 53% de femmes et 47% d'hommes) les humoristes du journal de gauche Pagina/12 se paient la tête de Milei, démagogue machiste ultra-libéral et socialement réactionnaire qu'on qualifie volontiers de "Bolsonaro argentin", ce qui est tout dire.
Dans ce dessin, le petit bonhomme à la chevelure abondante est donc Milei, qui corrige son patibulaire garde du corps en voulant parler de "varonos" au lieu de "varones":

Pour ceux qui ne connaissent pas l'espagnol, il faut savoir que la mode de l'écriture dite inclusive s'est répandue en Argentine comme la vérole sur le bas-clergé breton. Un de ses effets est la multiplication de pluriels en -es censés remplacer à la fois -as et -os. Or les noms masculins en -on ou -or font normalement -ones ou -ores (varones, señores etc.) au pluriel.
Un des effets pervers de la mode paresseuse de l'inclusivitude est que certaines formes masculines en -es sont maintenant utilisées de manière bi-genre; on peut ainsi entendre des intervenants sur les médias s'adresser au public en disant seulement "señores" au lieu de "señoras y señores", ce qui produit l'effet exactement inverse de l'inclusion visée...
Ici, Milei est donc caricaturé protestant contre l'inclusivité supposée de la forme "varones" en la corrigeant en "varonos".