La reine d'Angleterre se flatte de ne jamais intervenir dans la production des lois, mais elle-même et son fils deviennent en réalité très vigilants lorsque leurs propres intérêts financiers sont en cause. Au Royaume-Uni, comme partout dans le monde, les dominants ont l'art de s'exonérer de la loi commune.
Le mécanisme opaque du "royal consent" par lequel la reine et son fils ont de nombreuses fois manipulé le contenu des projets de lois se situe en amont de la présentation des projets au Parlement: des représentants du gouvernement rencontre les avocats de la reine ou du Prince de Galles et lorsqu'un projet de lois gêne les "Royals", il est secrètement modifié sans que quiconque en soit averti au Parlement ou dans le public.
Par exemple, en 1993, Charles fit pression pour que ses vastes propriétés terriennes en Ecosse soit exemptées de l'application d'une nouvelle loi permettant aux fermiers et métayers d'acheter leurs maisons. Des archives récemment déclassifiées ont permis de retrouver les traces de multiples interventions de la Reine ou de son fils pour échapper aux modifications de la législation ayant un impact sur leurs propriétés immobilières et autres affaires privées.
La Firme, surnom donné à la famille royale par le feu prince consort, mérite bien son nom.
De quoi apporter de l'eau au moulin des partisans anglais de la république comme des indépendantistes écossais.
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