Ce que disent Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau me touche (voir l'article de Sylvain Bourmeau : "Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau s’adressent à Barack Obama"), et je pense depuis longtemps cela d'Obama :
.
Qu'il porte dans le ton même de sa parole, dans sa voix, la sonorité, ou la résonance, ou le signe manifeste de quelque chose de vivant, et que c'est aussi en lui cela de véritable, que nous n'avons jamais cessé de tuer en l'homme - sa présence -, et plus particulièrement en l'homme Nègre (l'homme authentique, comme 'au temps-antique') - et ce vivant ou cette présence ne serait-ce pas, ce que les hommes occidentaux actuellement espèreraient voir enfin renaître ?
.
En quelque sorte, Obama n'incarne-t-il pas l'espoir de cette humanité à retrouver, que les hommes attendraient pour eux-mêmes ? L'espoir d'une nouvelle relation humaine entre humains vrais ? De quelque chose qui soit enfin de l'ordre de ce qui est véritable, comme du sens même de notre parole touchant à l'intériorité universelle de l'être - de l'être à l'autre - adressé à l'Autre -, et qui puisse donc commencer à révéler autre chose que le non-dit ou le mensonge de nous-mêmes, répandu : notre simulation ou notre dissimulation ?
Cet espoir d'une joie de vivre en étant vraiment soi, parviendrait-il enfin à devenir, un "possible'' ?
.
Car lorsque Barack Obama parle, ne nous parle-t-il pas vraiment - s'adressant réellement à chacun d'entre nous -, et n'est-ce pas cela que nous entendons, lorsque nous l'entendons ? : une parole qui nous est enfin personnellement adressée, et qui nous atteindrait à la source même de notre désir de devenir des humains se reconnaissant mutuellement ?
- des hommes en relation ?
.
Puisque c'est vrai que nous le pourrions si nous le voulions et le décidions -, pourquoi une vie faite d'un véritable "commerce des hommes" ne serait-elle pas possible ?
.
Edouard Glissant comme Patrick Chamoiseau ayant gardé en eux de l'Afrique ( l'Afrique et ses hommes et ses femmes respirant la joie de vivre, comme aussi leur peine réelle, puisqu'ils l'éprouvent, se parlant alors en conversant vraiment (et sachant rire bon enfant, donc sans fard), et dire à l'autre ce qu'ils veulent, avec ce qui convient d'une autorité naturelle - donc véritablement commerçant ), n'est-ce pas ce sens en eux resté intact, qui les fait eux-mêmes, entendre ?