Quand un violeur est mis en Une de Libération le 8 Mars
- 8 mars 2021
- Par MMTK
- Blog : Les dessins de MMTK

D'aucuns pourraient dire que cette stratégie est couillue, de parler du viol à travers le prisme du violeur, et non de la violée.
Et pourtant, non, Libé, publier cette lettre était la mauvaise idée du siècle.
Non, Libé, on ne vous reproche pas de parler du viol.
Non, Libé, on ne vous reproche pas de lancer un pseudo-débat creux sur le viol, qui viole et pourquoi
Non, Libé, on ne vous reproche pas d'avoir posté cette horreur de lettre, spécialement le jour du 8 Mars
Ce qu'on ne saurait vous pardonner, c'est de n'avoir pas relu cette lettre avant de la publier
Ce qu'on ne saurait vous pardonner, c'est de penser être révolutionnaire dans la critique de la culture du viol: les femmes, les féministes ne vous ont pas attendu pour le faire. Par exemple, le podcast "Les couilles sur la table" posait LA question sur la table: "Qui sont les violeurs?"
Dans le même cadre, Virginie Despentes disait: “Si je suis entourée d’amies qui ont été violées, logiquement je suis entourée d’amis qui ont violé. “El Diario, Février 2018
Ce qu'on ne saurait vous pardonner, c'est d'avoir donné une plateforme à un violeur qui, pas une seule fois, ne demande pardon à sa victime
Ce qu'on ne saurait vous pardonner, c'est d'avoir donné une plateforme à un violeur qui, malgré ce que vous en dites, se dédouane de ses actes
Ce qu'on ne saurait vous pardonner, c'est d'avoir donné une plateforme à un violeur qui, contrairement à ce que vous prétendez, n'a aucune fougue, mis à part l'écriture inclusive, et son copier-coller de manifestes féministes (un violeur woke, c'est chouette!)
Ce qu'on ne saurait vous pardonner, c'est d'avoir donné une plateforme à un violeur à qui vous auriez du conseiller d'aller à la police de lui-même
Ce qu'on ne saurait vous pardonner, c'est d'avoir donné une plateforme à un violeur, sans critique journalistique d'aucune sorte de votre part
Honte à lui, honte à vous
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