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On ne soigne plus les âmes, on les monétise.
Bienvenue dans l’ère du bien-être sous stéroïdes, où chaque angoisse devient une opportunité commerciale. Depuis que la santé mentale est devenue un sujet « tendance », elle s’est transformée en terrain de jeu pour startups, charlatans et géants du capitalisme émotionnel. Derrière le discours lisse et bienveillant se cache une entreprise de colonisation mentale d’une violence rare.
Et si ce qu’on nous vendait comme libérateur n’était qu’une camisole neuve ?
Un marché à 3 milliards, né de nos névroses
Applications de méditation, coachs de vie sur TikTok, retraites « d’alignement énergétique » à 900€, carnets de gratitude, stages de respiration transformante : toute souffrance devient solvable. Mais attention, pas gratuitement.
Ton burn-out ? C’est parce que tu n’as pas encore trouvé le bon protocole. Ta tristesse ? Une vibration basse. Ton mal de vivre ? Un mindset à reprogrammer.
Les nouveaux gourous sont partout, et ils ne te demandent qu’une chose : payer pour te réparer.
Le nouveau visage du contrôle : zen, lisse, rentable
La force de ce système, c’est sa douceur. Il ne brutalise pas, il apaise. Il ne te menace pas, il te parle avec des emojis de lotus. Et pourtant, il produit les mêmes effets qu’un système autoritaire : soumission et conformité.
Le bien-être devient une injonction. Tu dois aller bien. Tu dois respirer, relativiser, « t’aimer toi-même ». Ta colère n’a pas lieu d’être, sauf si elle peut être transformée en contenu Instagram. Ton angoisse ? Une anomalie que tu dois apprendre à dompter.
C’est ça, le nouveau soft power psychique : neutraliser la révolte, lisser l’âme, rendre l’individu parfaitement compatible avec l’économie de marché.
Spiritualité en kit et développement personnel de pacotille
L’arnaque ne s’arrête pas au médical. Elle s’enfonce plus profondément, dans les sphères du sacré. Une nouvelle religion molle a émergé : sans dieu, sans dogme, mais avec abonnement premium.
On t’apprend à te reconnecter à ton « moi profond », à « manifester tes désirs », à « visualiser ton futur ». Le sens est réduit à un slogan. L’ésotérisme devient une ligne de produits. L’intériorité, une image à gérer. Ce n’est plus de la spiritualité, c’est du dropshipping existentiel.
Et au passage, tout devient de ta faute. Le système n’a rien à voir là-dedans. Tu es ton propre bourreau, et tu paies pour l’être.
Le vrai visage du bien-être : un business sur la misère cognitive
Ce système prospère sur une tragédie : le vide intellectuel organisé. L’école déserte la pensée critique, les médias te vendent de l’émotion, les réseaux sociaux t’abrutissent, et le monde devient invivable. Mais plutôt que de remettre en cause la machine, on te propose des outils pour t’adapter à sa violence.
Le capitalisme ne veut pas que tu sois heureux.
Il veut que tu sois fonctionnel, silencieux, rentable.
C’est ça le complot : pas un plan caché, mais une logique froide, efficace, industrialisée. Une économie qui s’enrichit en vendant du sens à ceux qu’elle a d’abord vidés de leur capacité à en produire.
Résister, c’est penser
Il est temps de nommer l’escroquerie. De refuser les pilules miracles, les stages hors-sol, les discours new age dépolitisés. Il faut rendre à la souffrance sa complexité. Repenser la détresse comme symptôme du réel, pas comme défaillance intérieure.
Parce que pendant qu’on médite pour survivre, le monde brûle.
Parce que pendant qu’on soigne nos chakras, on oublie de lever la tête.
Assez. La révolution commence là où on recommence à penser le monde, pas juste soi-même.
Conclusion : Ce système ne soigne pas.
Il s’enrichit sur la pauvreté intellectuelle.
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