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Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

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Billet de blog 20 décembre 2021

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La liberté et la nécessité de l’intelligence : Spinoza

En ce temps-là, la France était le plus riche pays de la terre. Elle produisait trop de vin, trop de blé. Par milliards, les banques "pompaient" un excédent de ressources qu'elles dispersaient dans toute l'Europe et par-delà les océans.

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Nous sommes en Auvergne dans les années vingt . Un jour , un gars de ferme fauché en manque d’alcool décide d’aller au café sans argent . Quatre gars du pays sont attablés devant une bouteille . - 

Le gars leur dit.

 -Vous connaissez la dernière ? 

Les gars répondent non. 

- Ben figurez-vous que la truie du Jean Hamery vient d’avoir onze petits et elle  n’à que dix tétons. 

Ha ! Répond un gars tout étonné mais, il fait comment le dernier ? 

- Et le type en manque d’alcool lance furieux . 

- Ben le dernier , il fait comme moi , il regarde les autres cochons téter. 

L’austérité ça vous fabrique aussi de grands philosophes, pas forcément besoin de faire l’école des hypokhâgnes pour être inventif . 

Extrait du Roman de Antoine Sylvère , Toinou .

Illustration 1

Résumé

En ce temps-là, la France était le plus riche pays de la terre. Elle produisait trop de vin, trop de blé. Par milliards, les banques "pompaient" un excédent de ressources qu'elles dispersaient dans toute l'Europe et par-delà les océans." En ce temps-là, quelque part dans le Livardois, en Auvergne, le Jean, métayer, et la Marie, nourrice à Lyon, lièrent une existence "que la nécessité d'acheter le pain et de se vêtir tant bien que mal empoisonna jusqu'à la mort". C'est la fin du XIXe siècle, "la belle époque". Toinou va naître parmi les plus pauvres de la campagne puis grandir dans le "prolétariat insolvable" de la ville. Les yeux du petit garçon, d'une lucidité sans appel, vont tout découvrir, tout retenir de ce monde implacable et sans joie. Le sein de la vie familiale, d'abord, qui "n'admet pas d'effusion puis la petite école, sous la férule des soeurs, où les élèves sont rassemblés pour apprendre "à charbonner d'honorables majuscules", roués de coups dans une "atmosphère de terreur qui ne les lâche pas". La grande école des Frères, ensuite, avec sa cohorte d'injustices et d'aberrations, ce qui fournit à la bourgeoisie locale une ample provision d'ouvriers et de métayers sans exigence, silencieux, soumis, craintifs". Et surtout... le pitoyable cortège de tous ces misérables, dont une société de classes, lointaine et inflexible, fait des esclaves, des malheureux aux vies ratées - tels les propres parents de Toinou. C'est dans la tendresse d'un grand-père, qui lui donne le goût de savoir pour savoir, dans la fraternité chaleureuse et complice de l'enfance, qui a son code de l'honneur et ses héros que Toinou trouvera la force de refuser les lois de cette société qui l'enserre de toutes parts. Ce cri d'enfant, - "un enfant de curé" -, très rare, sinon exceptionnel dans l'histoire rurale française, et dont l'écho se poursuit jusqu'au coeur de la Légion, est digne des plus grands : Hugo, Zola. Il en a la force de conviction et l'émouvante pudeur. Un livre que chacun doit lire et devrait méditer.

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